Afin de sensibiliser les autorités locales sur les dangers à court terme, des citoyens ont adressé aux différents acteurs de la chose publique un dossier avec des photos et un constat d'huissier de justice. Les services communaux de la ville de Collo viennent de lancer, juste après les tragiques évènements de Ghardaïa et Tébessa, une opération de nettoyage du lit de Oued Sial qui traverse la ville. L'action est intervenue à temps car l'oued qui traverse le centre- ville connaît un véritable envasement. Le risque de débordement des eaux aux prochaines averses importantes dans une région qui connaît le plus fort taux de pluviométrie du pays est réel. Ce risque est aggravé par les différents chantiers de travaux publics ouverts en milieu urbain et dont la réalisation traîne. Déjà, durant le mois de juillet dernier, l'association du quartier Rouibah Tahar, dénommé le Trafi, a tiré la sonnette d'alarme sans que personne entende ses cris de détresse. L'actualité de la semaine dernière a fait bouger les choses. Si les travaux de nettoyage sont entamés en octobre c'est que quelque part l'opération n'était pas programmée car les premières pluies orageuses sont là généralement à partir du 20 août. En effet, c'est la première fois depuis l'Indépendance que l'oued en question n'est pas nettoyé à la veille de l'été soit dès le mois de mai. Du coup, durant la saison estivale, soit en juillet-août, il était comme une balafre parcourant la joue d'une beauté trahie par l'insouciance et l'entêtement des hommes. Oued Sial, traverse la ville du sud vers le nord, prenant naissance au pays des Achaches pour déboucher sur la plage de la baie des Jeunes-Filles. Du coup, le centre-ville et sa baie ont été, cet été, d'une laideur qui a fait oublier le charme de la ville durant la saison estivale. Afin de sensibiliser les autorités locales sur les dangers, à court terme, sur l'environnement et, à moyen terme, sur la vie des riverains, les membres de ladite association ont adressé aux différents acteurs de la chose publique un dossier avec des photos et un constat d'huissier de justice. En fait, ils étaient catégoriques : “Cette fois-ci, en cas de sinistre majeur, chacun doit assumer ses responsabilités pénales et non civiles uniquement”, avertit le président de l'association. Au niveau des services de la commune, on s'en défend. “Au contraire de ce qui se dit, nous avons bien procédé au curage du lit de l'oued cette année”, nous explique un cadre communal. En fait, notre interlocuteur a raison, sauf, comme le souligne un membre de l'association du quartier Trafi, “c'est la première fois que le curage s'est fait en février et non en avril-mai”. Dès la fin juin, le lit de l'oued est investi par une poussée de plantes sauvages et de détritus ramenés par les dernières pluies. “En changeant sans raison un timing usuel de nettoyage, les responsables ont commis une faute de gestion grave car les heures de travail dépensées en février sont, en termes de gestion, des coûts en main-d'œuvre jetés dans… un oued”, conclut un enseignant en sciences économiques. Sur le terrain, une course contre la montre est menée dans un mea culpa solvable car il n'est jamais trop tard de reconnaître ses torts et d'agir surtout quand il y va de la vie des gens. Mourad K