Le transport reste le secteur le plus décrié par les oranais , lesquels subissent chaque jour des effets pervers. S'il est un secteur qui reflète par excellence la décennie passée, caractérisée par un désengagement de l'Etat et un secteur privé qui s'est engouffré dans une anarchie totale, imposant sa loi, celle du mercantilisme, c'est assurément celui du secteur des transports urbains à Oran Pour avoir une idée de cette situation et avant même d'évoquer tous les désagréments et mépris subis par les usagers, il faut savoir qu'en matière de transport urbain, il existe à Oran 601 opérateurs privés, représentant 883 bus pour une capacité de 50 773 sièges. Seul un transporteur public est opérationnel, il s'agit de la récente société ETO qui a un parc de 50 bus réellement adapté au transport urbain de voyageurs, et totalisant pour sa part 500 sièges. Ces chiffres à eux seuls sont une indication sur l'état de désorganisation du secteur du transport à Oran, qui reste le secteur le plus décrié par les Oranais qui subissent chaque jour les effets pervers de cette anarchie faisant d'eux des victimes au sens propre du terme. En effet, la “loi des transporteurs privés”, qui laissent le volant à des chauffards immatures ayant entre leurs mains la vie des passagers, sans être passés par une formation spécifique, et celle du gain par n'importe quel moyen. Résultat : les chauffeurs de toutes les lignes urbaines fonctionnent selon leur principe très particulier de la concurrence. Ils se livrent, entre eux et dans les rues d'Oran à des courses poursuites pour faire le maximum de rotations, d'agripper le maximum d'usagers qui ne valent que les minables 10 DA, prix de la place. Rien n'arrête ces chauffards et leurs complices les receveurs, rien ne les tempère dans leur comportement vis-à-vis des usagers, surtout si ce sont des femmes. Ils n'hésitent pas à laisser sur le carreau une femme portant un enfant, et qui tombe du marche-pied parce que le chauffard a démarré sans crier gare pour éviter de se faire doubler par un autre collègue. Ils n'hésitent pas de renverser une vieille femme qui traverse lentement, trop lentement à leur goût, et qu'ils percutent parce que la vitesse excessive les a empêchés de freiner à temps. Ils n'hésitent pas à s'arrêter deux arrêts avant le terminus et faire débarquer tous les passagers qui devront finir le trajet à pied. Tout cela sont des faits qui se sont produits à maintes reprises à Oran, et font les faits divers de la presse locale. Face à cette situation catastrophique, les autorités en charge de ce secteur n'arrivent toujours pas à trouver les solutions et semblent même totalement impuissants à remplir leurs fonctions de régulation, d'organisation et d'assainissement. il faut dire que derrière certains noms officiels de ces 601 transporteurs privés, existent des gens “aux bras longs”, nous dit-on en aparté et la peur au ventre.La réorganisation de certaines lignes comme solution ponctuelle à ses limites vérifiables sur le terrain, la mise en place d'un plan de circulation est à l'étude depuis très longtemps, alors que le boum urbanistique de la périphérie d'Oran est chaque jour plus important, la mise en service fin 2009 du tramway d'Oran est aux yeux des pouvoirs locaux la solution pour Oran. Une grande métropole se mesure par ses capacités à mettre des moyens de transport modernes et efficients. Oran attend… DJAMILA L.