Notre confrère Mohamed Benchicou, ancien directeur du Matin, nous a fait parvenir le communiqué suivant dans lequel il dénonce la censure qui frappe son prochain livre à paraître Journal d'un homme libre 2006-2008. “Cette année encore, le Salon international du livre d'Alger sera marqué par un grave scandale : la police algérienne vient de bloquer, et à l'imprimerie même, la sortie de mon nouveau livre Journal d'un homme libre, sortie programmée à l'occasion du salon. C'est la deuxième année consécutive que la censure méchante, absurde et irréfléchie frappe mes écrits. L'an dernier, l'abus de pouvoir consistait à prohiber Les Geôles d'Alger du Salon du livre d'Alger et à murer le stand de mon éditeur, ce qui nous plaçait déjà dans l'outrance médiévale et le grotesque. Cette année, pour ne pas innover, c'est au moyen d'une descente policière musclée dans les locaux de l'imprimerie Mauguin de Blida, où le livre Journal d'un homme libre était en fabrication dans la perspective du salon, que la censure s'est magnifiquement réalisée. L'escouade de police, instruite par je ne sais quelle sombre autorité, et après une spectaculaire perquisition, a saisi tous les documents se rapportant au livre et intimé l'ordre à la directrice de surseoir à son impression ! Tout dans cet inqualifiable procédé est illégal et arbitraire. Le livre Journal d'un homme libre ne souffre, en effet, d'aucune entorse à la réglementation. Il a été dûment enregistré auprès de la Bibliothèque nationale qui, en retour, lui a délivré un numéro de dépôt légal et un numéro d'ISBN. La fabrication du livre a fait l'objet d'un bon de commande réglementaire auprès de l'imprimerie Mauguin. Nous sommes donc, une fois encore, devant un fait du prince qui se moque des lois et du droit. Seul compte l'impératif de brûler un livre dont on redouterait, à tort ou à raison, qu'il écorne l'unanimité de façade sur laquelle repose la légitimité du pouvoir. Une conférence de presse aura lieu dimanche 19 octobre à 12 heures à la Maison de la presse, à Alger.” R. N.