Les pluies diluviennes, qui se sont abattues dans la soirée de mercredi dans la région de Aïn Témouchent, ont causé d'importants dégâts matériels ainsi que de nombreuses familles sinistrées. La partie la plus touchée a été celle de la région de Aïn Kikal, où pas moins de 26 familles ont vu leurs habitations complètement inondées par la furie des eaux des oueds provenant de Sidi Abdelli, alors que des dizaines d'autres familles ont été sauvées à temps grâce à l'intervention des éléments de la gendarmerie avec le renfort du GIR, de la compagnie de l'ANP basée à Aoubellil sous l'autorité du commandant du secteur et de la protection civile. Elles ont été temporairement casées au centre de formation professionnelle après avoir été dotées de couvertures, matelas et denrées alimentaires. Vers 21 heures, le wali accompagné des responsables civils et militaires était déjà sur les lieux de la catastrophe pour constater de visu l'ampleur des dégâts. Une partie du mur de clôture du stade communal s'est effondrée, après avoir été emportée par les crues des oueds qui ont quitté leurs lits. À Oulhaça, une localité enclavée composée d'environ 80 douars épars l'on comptait cinq familles sinistrées qui ont été prises en charge par leurs familles. Un dispositif de surveillance a été mis sur pied par la gendarmerie afin de protéger les biens des familles. 35 familles ont regagné leurs domiciles après une opération d'évacuation des eaux à l'aide de camion hydro-cureurs. Mais le gros des dégâts s'est situé tout au long de la RN35 dédoublée sur une distance de 18 km où tout a été emporté. Un véritable “tsunami” vient de frapper cette région. Arbres, poteaux électriques et téléphoniques, plaques de signalisation, trottoirs, etc. Tout a été arraché et détruit, et ce, au même titre que les tuyaux de canalisation, les caniveaux alors que le chemin a fait l'objet d'un affaissement en raison des quantités d'eaux qui déferlaient de tous les côtés atteignant un niveau qui dépassait les quatre mètres de hauteur. Des dizaines de passagers, ayant emprunté ce passage, ont été sauvés in extremis par les gendarmes, les éléments de la Protection civile ainsi que par les agents des travaux publics qui étaient les premiers sur les lieux. On dénombrait une dizaine d'accidents avec le dérapage d'un semi-remorque et qui, fort heureusement, n'ont fait aucune victime. Fermée à la circulation, la RN35 n'a été ouverte que jeudi vers 21 heures après les travaux colossaux effectués par les agents des travaux publics. Même cas de figure au niveau de la voie reliant Sidi Ben Adda à Béni Saf qui a été fermée à la circulation depuis 16h00. Un véritable prend feu du côté de Benghanem, une localité située entre Emir-Abdelkader et Rachgoun en raison d'un court-circuit provoqué dans le moteur ne faisant aucune victime. Face à cette situation, les automobilistes ont été déviés vers d'autres voies plus sûres. À Aïn-Tolba, trois personnes prises de panique ont dû leur salut grâce aux arbustes où elles sont perchées, mais les branches ont cédé. Fort heureusement, elles sont sorties avec quelques blessures sans gravité. À Hassi El-Ghella, le train, desservant la ligne Aïn Témouchent – Oran a été bloqué par les eaux depuis 15 heures. Il aura fallu l'intervention des autorités de la daïra d'El-Amria qui ont mobilisé un grand nombre de bus pour permettre aux dizaines de voyageurs de regagner leurs domiciles à Oran, alors que le train a été remorqué par une autre locomotive de la SNTF vers la gare ferroviaire. M. LARADJ