L'ouverture de filiales ou de succursales de banques étrangères en Algérie pose la problématique du choix entre le financement principalement de l'investissement ou le commerce extérieur. À l'agence HSBC d'Alger, contrairement à celles d'autres banques, on ne voit pas de queues devant les guichets. On voit peu de clients. Le mobilier et l'agencement des équipements reflètent l'image d'un espace moderne, comparable à celui des agences de grandes banques internationales. Pour comprendre son fonctionnement, nous nous rendons au siège. L'espace faisant partie de la tour d'affaires des Pins-Maritimes, propriété du groupe Rahim, est dominé par le verre : baies vitrées, issues vitrées, façade vitrée, séparations entre bureaux vitrées, suggérant que la transparence est le credo de cette banque. À l'intérieur, le personnel s'anime. On aurait dit une ruche. On y apprend que HSBC Algérie, succursale de HSBC, le groupe bancaire britannique, numéro 1 en Europe et dans le monde, au regard notamment de sa capitalisation, vient de démarrer ses activités en Algérie. Elle a ouvert ses portes en fait, le 3 août dernier. “Dotée d'un capital de 2,5 milliards de dinars, elle emploie 80 salariés dont 75 jeunes Algériens, la plupart ayant le niveau bac + 5. Une large majorité du personnel est constituée de femmes. La moyenne d'âge est de 28 ans. Les salariés sont quasiment tous trilingues : français, arabe, anglais. Ce sont des jeunes à fort potentiel susceptibles de mobilité internationale”, indique un responsable de la succursale. HSBC cible comme clientèle les particuliers et les entreprises. Parmi les principes qu'entend appliquer la banque figure la nécessité de disposer d'agences confortables. Chaque client est, du reste, rattaché à un chargé de clientèle joignable par téléphone fixe, mobile et Internet. Ici, le e-banking est privilégié. Le client peut consulter à distance son compte, faire à distance ses opérations. (virements en Algérie). Un moyen sûr d'éviter les queues au sein de ses agences. HSBC Algérie offre comme produits la gestion des moyens de paiement, les crédits consommation et le crédit automobile. Elle cible deux catégories de clients : les clients haut de gamme et les grandes entreprises. Pour cette dernière, elle dispose d'une force de vente mobile. Des agents se déplacent chez les entreprises et leur propose un package de services de la banque : par exemple, des crédits consommation ou automobile pour les salariés de la société cliente. De manière générale, HSBC Algérie cible les grands groupes internationaux, clients du groupe dans le monde. Elle est le relais local de la clientèle du groupe HSBC qui a des implantations très fortes dans les pays émergents : Russie, Chine, Brésil, Inde, Turquie. Elle cible en particulier les multinationales implantées en Algérie et les grosses PME algériennes. Pour ces dernières, elle leur offre de financer l'exploitation, l'investissement et le commerce extérieur. Elle met à leur disposition un montant global de près 30 milliards de dinars au titre des prêts pour l'investissement. L'ambition d'HSBC Algérie est d'être une banque algérienne comme l'est HSBC en Chine, au Brésil. En un mot, se fondre dans l'environnement local. “Nous voulons travailler sur des problématiques locales”, ajoute le même responsable. Autrement dit, répondre en particulier aux besoins de financement des entreprises, intervenir sur les grands projets d'équipements en Algérie. En résumé, HSBC Algérie intervient dans le financement des grands projets du secteur des hydrocarbures et hors hydrocarbures. Elle peut jouer le rôle de conseil. Parmi ses projets, HSBC Algérie compte ouvrir une dizaine d'agences. Elle envisage d'intervenir sur le risque de taux. En un mot, de protéger ses clients contre le risque de change. Cette banque compte également développer les produits de placements financiers inexistants en Algérie : Sicav et FCP (fonds commun de placement). Ainsi, cette banque semble s'adresser à de grandes entreprises et de clients fortunés. “On est sélectif à HSBC Algérie. On veut offrir aux agents économiques locaux nos produits et nos services, leur faire la démonstration que nous connaissons bien l'environnement local”, résume la même source. Il s'agit de savoir si cette banque contribuera à répondre aux besoins d'investissement du pays. L'avenir le dira. K. R.