Après les élèves du douar Ben-Ouali et du centre-ville de Cap Djinet, qui ont manifesté la semaine dernière leur courroux pour le problème de transport qu'ils rencontrent, ce sont les élèves et les lycéens de la cité La Pêcherie et d'autres citoyens de la commune de Cap Djinet qui sont sortis hier matin crier leur colère contre les transporteurs privés. Il faut dire que les transporteurs sont devenus une véritable hantise aussi bien pour les élèves que pour le reste de la population. Hier, les manifestants ont brûlé des pneus et barricadé la RN24 à l'aide de troncs d'arbre et de blocs de pierres, paralysant la circulation automobile dans les deux sens. Il a fallu l'intervention d'un escadron de la gendarmerie, qui a usé de bombes lacrymogènes, pour que la route soit libérée. Dix personnes sont arrêtées et seront présentées demain matin au procureur de la République, selon une source de la Gendarmerie nationale. Les protestataires dont la plupart sont inscrits au niveau du lycée et des Centres d'enseignement moyen (CEM) de Bordj Ménaïel, se plaignent des transporteurs privés qui, selon eux, n'assurent pas leur mission conformément aux dispositions du cahier des charges qui les lient à l'APC de Cap Djinet. Selon les parents d'élèves, les transporteurs sont liés avec plusieurs entreprises et administrions à la fois, d'où leur incapacité d'effectuer convenablement leurs missions. “Ils viennent prendre les élèves aux environs de 8h30 une fois qu'ils ont transporté les travailleurs de Sonatrach”, affirme un enseignant qui regrette que l'APC n'a pas prévu de clauses dans le cahier des charges pour empêcher ces transporteurs d'assurer plusieurs missions à la fois. De son côté, l'APC, par la voix de son président, affirme ne pas disposer d'assez de bus pour assurer cette mission ; les deux minibus qu'elles possèdent sont affectés aux élèves des localités montagneuses, précise le maire. Le wali, de son côté, a demandé à toutes les APC et à la Direction des transports de prévoir dans les cahiers des charges une clause où les transporteurs privés déclarent ne pas être liés avec d'autres organismes et s'engagent à ne pas assurer plusieurs missions à la fois. Pour rappel, l'APC de Cap Djinet débourse chaque année plus de 100 millions de centimes pour assurer le transport de ses élèves. Cette somme est partagée par les 19 transporteurs privés engagés par la commune, mais qui ne se privent pas d'effectuer d'autres missions. Mais au-delà du problème du transport, ce sont les retards dans la réalisation des programmes scolaires qui sont à l'origine de ces émeutes puisque le lycée de Cap Djinet inscrit depuis… 2003 n'a même pas démarré, indique un élu du PT. Une situation qui oblige des centaines d'élèves à se diriger vers Bordj Ménaïel pour étudier. “Les élèves sont en train de payer à la place des responsables qui n'ont pas fait leur travail et qui ont privé notre commune de lycées, d'eau et d'autres infrastructures”, nous a affirmé un parent d'élève. M. T.