Le ministre des Transports, Amar Tou, hausse le ton et promet de combattre la délinquance des routes. À l'hydre terroriste, la société et toutes ses forces vives doivent, désormais, faire face à la délinquance des routes qui est en train de faire plus de victimes causées par la barbarie intégriste et les maladies chroniques réunies. La facture en vies humaines, en drames sociaux et en coûts économiques est lourde. La riposte doit être à la hauteur de l'ampleur de ce crime que subit au quotidien la société. Le gouvernement semble décidé à ne pas trop attendre et compte réagir avec célérité. L'urgence découle du fait qu'il y a feu en la demeure. C'est toute la démarche de prévention et de lutte adoptée jusqu'ici par les différentes institutions qui doit être revue et corrigée. Une lecture des faits survenus le week-end dernier donne des éléments qui présentent un contre-exemple à toutes les fausses thèses qui accusaient l'état des routes de tous les maux. Une façon d'épargner une conscience… pas toujours présente une fois qu'on est aux commandes de notre engin roulant. L'homme, mal formé, en manque de civisme et irresponsable est la cause essentielle de cette hécatombe. Amar Tou est décidé à traiter le problème en partant de cette réalité. Lors de son déplacement à El-Oued à l'occasion de massacre, le mot est lâché, de mercredi et jeudi dernier, il a menacé de recourir à des mesures exceptionnelles. En l'espace de 24 heures, par un week-end où la route est censée être moins fréquentée, les accidents ont fait 22 morts. Durant un mois, ils sont plus de 100 personnes tuées sur ces mêmes routes qui sont devenues de véritables mouroirs. Ces chiffres se limitent aux cas de décès survenus sur les lieux des sinistres. Il faut les majorer d'au moins 30% car, souvent, plusieurs blessés succombent à leurs blessures aux urgences chirurgico-médicales. Le premier accident est survenu dans la nuit de mercredi dernier sur la RN3, dans la région de Stil, à El-Oued. Lors de la collision entre un bus, un véhicule utilitaire et un semi-remorque, 11 personnes ont péri sur place dont 4 sont issues d'une même famille originaire de Jijel. Avant cela, à l'aube, un homme, âgé de 55 ans, a trouvé la mort à Oued Athmania dans la wilaya de Mila, sur la RN5 lors du télescopage entre deux véhicules, l'un de tourisme et l'autre utilitaire. Le lendemain jeudi, à El-Oued, dans la même région de Stil, une collision entre deux véhicules légers et un camion en arrêt sans signalisation a fait 1 mort et 11 blessés. Sur le même tronçon, un autre accident, lors d'un autre télescopage entre deux véhicules légers, a fait, lui, 4 morts et 5 blessés. Toujours jeudi, à Constantine, un jeune, âgé de 14 ans, est tombé d'un semi-remorque à côté du stade Hamlaoui. Les sapeurs-pompiers n'ont fait que transférer la dépouille vers la morgue. Toujours à Constantine, un homme fauché par un véhicule léger trouva la mort sur la RN3 dans la région de Zighout-Youcef. Au même moment, à l'ouest du pays, soit à Mostaganem la route a fauché la vie à 3 personnes dans la région de Sidi-Ali sur la RN11, lors de la collision entre un véhicule léger et un semi-remorque. Ainsi, en l'espace de 24 heures sur un tronçon de 10 km, la route a fauché la vie, et dans 3 accidents survenus séparément, à 22 personnes. Les victimes sont de tous les âges. On y trouve les nourrissons et les septuagénaires. C'est dire l'ampleur du drame qui est en train d'endeuiller la nation. Ce tragique bilan porte la comptabilité macabre à plus de 100 morts en moins d'un mois.Toutes ces vies ont été fauchées, généralement, par des hommes et femmes mal formés, irresponsables et en manque de civisme. Ces causes portent en eux les éléments d'une politique de riposte ferme et adéquate. Mourad KEZZAR