Les regards seront braqués, en 2009, sur la demande pétrolière des pays asiatiques, principalement sur celle de la Chine et de l'Inde. L'Algérie enregistre, aujourd'hui, 67 milliards de dollars d'entrées en devises au titre de ses exportations d'hydrocarbures, a indiqué le ministre de l'énergie, Chakib Khelil, invité hier du journal de 20 heures de l'ENTV. En un mot, en moins de 10 mois, l'Algérie a engrangé davantage que durant toute l'année 2007 : 59 milliards de dollars. En d'autres termes, au cours des neuf mois et presque trois semaines de l'année 2008, l'Algérie enregistre d'ores et déjà un nouveau record en matière de recettes exportations. La moyenne du prix du baril algérien a atteint, selon le ministre de l'énergie au cours de la période, plus de 110 dollars. Tentant de rassurer l'opinion publique, le ministre a souligné que même si les prix du pétrole descendent au niveau de 70 dollars, le baril d'ici à la fin de l'année, l'Algérie est assurée d'engranger 80 milliards de dollars en 2008, au titre de ses exportations hydrocarbures. Le président de l'Opep a rappelé que le marché enregistre une baisse de la demande sur le brut, d'où la chute des cours du pétrole enregistrée actuellement (autour de 70 dollars le baril). En réaction, l'organisation avait décidé d'avancer la réunion extraordinaire au 24 octobre pour stopper la chute des prix du pétrole. Cette information a déjà été intégrée par le marché pétrolier. “Les cours du pétrole ont gagné deux dollars depuis”, a signalé le président de l'Opep. Chakib Khelil a souligné, du reste, que les décisions de l'Opep, lors des réunions du 24 octobre à Vienne et le 17 décembre à Oran, vont rechercher à stabiliser les cours du pétrole au cours du 1er et 2e semestres où il est attendu une forte baisse de la demande et non d'ici à la fin de l'année, les pays producteurs étant assurés d'engranger en 2008 des recettes plus importantes que l'année dernière. Consensus au sein de l'Opep pour une réduction de la production En ce sens, un consensus s'est déjà dessiné au sein de l'Opep pour une réduction de la production de l'organisation au cours de la réunion de Vienne, a-t-il indiqué. En revanche, il n'y a pas encore de consensus sur la quantité. 1 million ou 2 millions de barils/jour de pétrole, à retirer du marché par l'Opep ? Ainsi, les perspectives en matière de demande s'annoncent sombres au cours du 1er semestre 2009. On s'achemine vers une baisse de la demande pétrolière aux Etats-Unis et en Europe, conséquence de la crise financière mondiale. Les prix du pétrole vont dépendre de la demande des pays asiatiques, Chine et Inde principalement, a rappelé Chakib Khelil. Si ces pays ne sont pas affectés par la crise financière mondiale — une croissance soutenue en 2009 et partant une demande sur le brut en progression significative —, ils compenseront la baisse de la demande en Europe et aux Etats-Unis, a-t-il argué. En ce sens, plusieurs experts estiment aujourd'hui que la croissance en Chine dépend à 80% de la demande intérieure. K. Remouche