Dans les campus, de par la défaillance de la sécurité, des étudiantes sont battues par des collègues au vu et su de tous et sans que personne daigne lever le petit doigt. “La meilleure aide dont la famille Benchehida a besoin, c'est que l'Etat et les pouvoirs publics prennent conscience de la gravité de cette situation pourrie qui s'érige en porte-à-faux avec la mission noble de l'université, censée être le terreau de la formation de l'élite nationale ! Le meurtre de mon frère est une grande perte non seulement pour la famille, mais pour l'Algérie entière ! Aussi, faudrait-il que sa mort ne soit pas gratuite et qu'elle réveille les consciences, quant au gouffre dans lequel la communauté universitaire va tout droit ! Le pas de trop a été franchi avec ce crime horrible, perpétré dans l'enceinte même d'un temple du savoir !”, ainsi, a tenu à interpeller les consciences vives de ce pays, Mansour Benchehida, frère aîné du défunt professeur et chef du département informatique, sauvagement tué samedi passé, par un étudiant, dans son propre bureau, à l'université de Mostaganem. Dans une hargne indescriptible, quant à tous les dépassements, le laxisme à outrance, voire la complicité, le laisser-faire et la débandade ayant investi le milieu universitaire, il s'est volontiers livré à nous, en sa qualité d'enseignant au département français, de la faculté des lettres et des arts de l'université de Mostaganem. “Nous savions (entendre corps professoral) que le désastre allait survenir un jour ! Le malheur a voulu que ça tombe sur mon frère ! Nous sommes acculés : d'un côté des étudiants très en deçà du niveau universitaire, mais dont le seul souci est de décrocher la note à même de les propulser vers le diplôme, et de l'autre une conscience professionnelle qui vous empêche de décerner un quelconque diplôme en vertu duquel le titulaire se permettra des bêtises aux conséquences incommensurables !”, expliquera notre interlocuteur. “Est-il concevable qu'un professeur sollicite et attende une audience, pour une entrevue, aussi urgente soit-elle, avec le recteur d'une université, alors que des membres d'organisations estudiantines se permettent de pousser du pied la porte de son bureau pour le consulter ?'', se demandera-t-il avant d'insister qu'il serait urgent et salutaire de délimiter les prérogatives des organisations estudiantines qui n'ont pas à accaparer la défense “pédagogique” de l'étudiant. En somme, un plaidoyer, certainement pas exhaustif, qui rejoint en de moult points la batterie de préoccupations soulevées, di-manche passé, au lendemain du drame ayant endeuillé l'institution, lors du rassemblement des enseignants et autres personnels de l'université, convoqué et présidé par le recteur et son staff. En effet, pour certains, si la situation avait évolué ver le pourrissement, c'était à cause de la politique de clanisme qui était décrété en matière de gestion de l'université. Un fléau qui empêchait parfois, les conseils de discipline de prendre des mesures coercitives et préventives à l'encontre de certains étudiants défaillants. Pour d'autres, ce sont des enseignants qui en matière de notes d'évaluation entachées de favoritisme, parfois aussi sous la pression de responsables, qui auraient contribué à abattre l'autorité morale et intellectuelle du professeur vis-à-vis des étudiants. La haine qui s'est développée entre les parents et les enfants est le fait du népotisme, soutiendra une autre enseignante. Dans les campus, de par la défaillance de la sécurité, des étudiantes sont battues par des collègues au vu et su de tous et sans que personne ne daigne lever le petit doigt, est-il constaté, de temps à autre, témoignera, par ailleurs, un travailleur de l'université. Des parents d'étudiants viennent insulter des professeurs. Les associations font la loi, et le travail pédagogique est perturbé. Les professeurs travaillent dans des conditions matérielles médiocres. Les lois et règlements régissant les rapports entre enseignants et étudiants et la vie universitaire, ainsi que les devoirs et droits de chacun sont ignorés. C'est dire que la face cachée de l'université de Mostaganem, était, ô combien ! malsaine ! M. O. T.