Un vent de protestation souffle depuis quelques jours sur plusieurs lycées de la wilaya de Béjaïa, où des débrayages, des rassemblements et autres marches organisés par les élèves continuent à paralyser ces établissements scolaires. En effet, au moment où la directrice de l'éducation de la wilaya de Béjaïa affirme sur les ondes de la radio Soummam que “la rentrée scolaire 2008-2009 s'est déroulée dans de bonnes conditions”, des centaines de lycéens, ayant le ras-le-bol, sortent dans la rue pour “dénoncer la fuite en avant des responsables concernés” et tenter de faire entendre leurs revendications légitimes à plus d'un titre. Ainsi, le lycée 20-Août-1956 de la commune d'Ouzellaguène se trouve en proie à une vive agitation, caractérisée par une série de débrayages entamée depuis le 18 octobre dernier. Indignés par les promesses non tenues des responsables de leur établissement, les lycées d'Ouzellaguène ont fini par déclencher un mouvement de protestation en vue d'interpeller les autorités concernées sur le déficit d'enseignants qu'accuse leur établissement scolaire, notamment en mathématiques. Il est à noter que malgré les assurances du proviseur qui s'est engagé lors des différentes réunions tenues avec les délégués des élèves, ces derniers ne veulent rien entendre et semblent décidés à aller jusqu'au bout de leurs revendications. On déplore néanmoins que ce mouvement de protestation a été entaché de certains actes de sabotage ayant été constatés dans quelques salles de classe (tableaux arrachés, portes et fenêtres cassées). Par ailleurs, à Aokas tout comme à Tichy, les lycéens observent également “une grève illimitée jusqu'à satisfaction des revendications” et ce, depuis le 21 octobre dernier. Les deux lycées de la ville d'Aokas connaissent, en effet, ces derniers jours une effervescence sans précédent. Les élèves protestataires, après avoir fermé les portes de leur établissement, ont organisé dans la matinée de mercredi dernier une marche vers le lycée Kadi-Athmane de Tichy, où leurs camarades observaient aussi une grève. Les jeunes marcheurs, qui ont bloqué la circulation sur la RN9 plus de deux heures durant, scandaient tout au long de leur manifestation des slogans relatifs à leurs revendications tels que l'“allégement des programmes scolaires”, “suppression de la partie situation d'intégration” de l'examen du baccalauréat (comme ce fut le cas pour le bac 2008). Au moment où nous mettons sous presse, nous avons appris que la Direction de l'éducation de la wilaya de Béjaïa a dépêché sur les lieux une commission chargée de prendre attache avec les délégués des élèves et responsables des établissements concernés en vue de trouver un compromis. KAMEL OUHNIA