En contrebas du rond-point aux proportions colossales de la cité des Anassers et à côté de l'arrêt de bus de Garidi II, on peut voir enfin sur l'accotement, l'essentiel qui manquait de cruelle façon à la capitale pour y accéder, dit-on, au rang de ville méditerranéenne. En fait, il s'agit d'un bloc de toilettes monté sur ses boulons comme on en trouve à tous les coins de rue sous d'autres cieux où la pérennité de l'élu de la ville est d'abord tributaire du confort de ses administrés. Mais, seul bémol, l'accès aux waters, pourtant flambant neufs, demeure hermétiquement clos au nez poudré de ces dames et à la barbe de ces messieurs hirsutes. Alors, osons une question à brûle-pourpoint, sinon à dix dinars ! À quand l'inauguration de ce lieu d'aisance annoncée pourtant en grande pompe à l'occasion du renouvellement du mobilier urbain de bled Sidi Abderrahmane ? D'autant qu'il y a urgence puisqu'a priori, il n'y a pas d'autres WC dans le voisinage, si ce n'est la vespasienne de la place Maurice-Audin du centre-ville réservée expressément aux dames. Alors, sachant toutes les difficultés qu'il y a sur l'itinéraire de la gent féminine à déceler une once d'intimité où se soulager, le mieux est de faire venir illico presto la troupe de t'babla (La fanfare du terroir) et les majorettes pour la cérémonie d'ouverture au grand public. Pendant ce temps et à quelques petits besoins d'urgence réfrénés jusque-là, il y a l'identique cabine de toilettes posée récemment à l'entrée du terminus d'Aïn Naâdja. Seulement et autre contrariété similaire, la porte de l'urinoir est scellée avec l'antipathique cadenas qui la maintient fermée ainsi face aux nécessités d'excréter. Dommage, puisqu'une telle omission s'en ressent d'abord sur la gestion d'accessoires dits d'utilité publique et, partant, sur la création de l'emploi qu'engendrera également de l'impôt local. Quoi qu'il en soit et en attendant que les affronts du temps n'en fassent qu'une épave au soleil, c'est bel et bien une opportunité de perdue dans l'escarcelle de la municipalité. Nazim Djebahi