La baisse de production décidée par l'Opep vendredi risque, à court terme, de ne pas être en mesure d'arrêter la chute des prix de l'or noir, minés par les craintes liées à la récession économique, mais pourrait, à plus long terme, semer les conditions d'un fort rebond des prix. Les prix du brut ont chuté de presque 60% en trois mois et demi, passant de 147,50 dollars le baril le 11 juillet à 61 dollars vendredi, entraînés dans la spirale baissière des marchés mondiaux. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est réunie en urgence vendredi pour tenter d'enrayer ce plongeon des prix, mais sa décision de retirer 1,5 million de barils par jour du marché à partir du 1er novembre ne devrait pas parvenir à court terme à stabiliser les cours, pronostiquent les analystes. D'une part, “les marchés prévoyaient 1 à 1,5 million de barils par jour. Il aurait fallu une baisse plus forte pour provoquer un choc psychologique sur les marchés”, souligne Cornelia Meyer, analyste énergétique indépendante. D'autre part, les mauvaises nouvelles économiques s'accumulent aux Etats-Unis et en Europe, mauvais présages pour la consommation d'énergie, alors que même les pays émergents, comme la Chine ou l'Inde, moteurs de la demande pétrolière ces dernières années, sont atteints par la crise.