La perspective de voir les pays de l'Opep réduire leur production d'or noir cette semaine n'a pas suffi à soutenir la hausse des cours intervenue hier matin, les anticipations d'un recul de la demande mondiale éclipsant cette baisse de la production. Vers 10h30 GMT, le contrat novembre sur le brut léger américain cédait 31 cents, soit 0,42%, à 73,94 dollars le baril et le Brent abandonnait 38 cents (0,53%) à 71,65 dollars. Le marché se met, en effet, à douter qu'une baisse de la production de l'Opep suffise à enrayer la chute des prix, face aux craintes grandissantes de récession économique mondiale, d'autant que, selon une source citée par le quotidien saoudien Al-Hayat, l'Opep ne déciderait pas d'une baisse massive des quotas de production vendredi, le chiffre d'un peu plus d'un millions de barils ayant été évoqué. Ces déclarations, rapportées par le quotidien saoudien, cadrent mal avec les récentes déclarations de différents ministres de pays membres de l'Organisation pétrolière. En effet, samedi, le ministre de l'Energie et président en exercice de l'Opep, M. Chakib Khelil, avait déclaré qu'il "y aura une baisse de la production", qui doit être "importante". Lui emboîtant le pas, plusieurs ministres de l'Organisation ont avancé des chiffres allant de 1 à 3 millions de barils. Le ministre iranien du pétrole a ainsi estimé mardi que l'Opep devrait réduire sa production de 2 à 2,5 millions de barils par jour pour stabiliser le marché. Il a en outre jugé qu'un recul des cours pénaliserait les consommateurs à long terme en nuisant aux investissements dans la production. "L'ère du pétrole bon marché est terminée", a estimé M. Nozari, ajoutant que l'Iran souhaitait "le prix le plus élevé". Le ministre de l'Energie du Qatar, M. Abdallah Al Attiyah, a déclaré au cours de la même réunion que l'Opep ne fixait aucun prix de référence pour le baril de brut mais qu'il pensait à titre personnel que 80-90 dollars le baril était le meilleur prix pour le consommateur, alors que 100 dollars n'était "pas bon". L'Iran, avec des pays comme le Venezuela et l'Algérie, prônent généralement de fortes réductions du quota de l'Opep pour soutenir les cours. Les pays du Golfe sont plus sensibles aux arguments des pays consommateurs qu'un prix trop élevé risque d'handicaper leur croissance et donc de réduire leur consommation de brut. En somme, dans le contexte actuelle, une importante baisse de la production est de mise, mais son annonce pourrait se faire en plusieurs étapes et il semble que l'Opep soit prête à une baisse d'un million de barils dans un premier temps. Par ailleurs, L'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui est aussi intervenue dans le débat, souligne qu'une baisse des quotas de production de l'Opep risquait de prolonger le ralentissement économique mondial. Une approche que ne partage le président de l'Opep qui a déclaré que"un secteur pétrolier non régulé peut mener à des effondrements ou à des prix exorbitants, qui ne sont dans l'intérêt de personne, ce que nous faisons à l'Opep, c'est ce que les pays développés maintenant sont en train de chercher à faire dans le secteur financier".