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Salon du livre ou bazar islamiste ?
Ouverture aujourd'hui du sila 2008
Publié dans Liberté le 27 - 10 - 2008

Ce grand événement a une triple dimension : culturelle bien sûr, mais aussi économique et politico-sociale. Et c'est sans doute cette dernière qui est la plus cruciale.
L'image que véhicule la plus grande manifestation culturelle de l'année – 400 000 visiteurs payants en 2007 – est aujourd'hui déplorable. L'aspect “Salon international” avec ses conférences, son colloque, ses ventes-dédicaces disparaît trop souvent au profit d'une vaste cohue, de couloirs encombrés de cartons, et de la domination absolue de la littérature religieuse, du parascolaire et des ouvrages pratiques. Et ce, sans parler des cas de censure brutale (affaire Benchicou en 2007) ou d'ouvrages de propagande islamiste (lire l'enquête ci-contre) ou même nazie (une traduction de Mein Kampf d'Adolf Hitler en l'occurrence) retrouvés sur les stands.
Cette année, les organisateurs, la puissante agence de communication publique Anep, le Syndicat des éditeurs nationaux Snel, mais aussi les libraires regroupés sous la bannière Aslia promettent une treizième édition débarrassée de ces scories. “Ce sera l'édition de la maturité. Fini la vente en gros au salon, place cette année à trois acteurs seulement : l'auteur, l'éditeur et le lecteur”, a promis Mohamed Boucenna, directeur de l'Anep, lors de la conférence de presse de présentation.
En appui à ces promesses, une application rigoureuse de la réglementation et un train de mesures spécifiques. Parmi celles-ci, deux décisions emblématiques. Primo, l'exclusion du salon des libraires et des importateurs, sauf s'ils représentent une maison d'édition reconnue. Conséquence immédiate, selon Boucenna, cette mesure devrait mettre un terme au spectacle désolant de livres en surabondance, comme les dictionnaires, et présents sur une quinzaine de stands (lire également l'interview en page 4). Cette restriction aux éditeurs et à leurs représentants devrait également permettre un “traçage” plus précis des ouvrages présents au salon, un travail plus efficace de la commission interministérielle de lecture, et une responsabilisation des éditeurs.
Secundo, une limitation des quantités importées, à raison de 100 exemplaires pour les nouveautés, 50 pour les titres de moins de 5 ans et 5 pour les autres. Ces mesures permettront, selon Smaïl Ameziane, représentant la grosse centaine d'éditeurs nationaux présents au salon, et Sid-Ali Sakhri, représentant Aslia, d'augmenter tout à la fois le nombre de nouveautés et d'élargir le spectre des ouvrages importés. Un premier résultat a été atteint en ce sens : 120 000 titres seront exposés cette année, contre 84 000 l'année précédente.
En revanche, on attend 400 exposants représentant 23 pays pour cette édition, soit 7 de moins que l'année dernière (pour 27 pays), alors que les exclusions auraient dû faire baisser ce chiffre. Second bémol, l'attrait économique du salon et ses livres détaxés ont engendré des comportements à la limite de la légalité de la part d'un certain nombre d'opérateurs (lire à ce sujet “Les bonnes affaires du salon” en page 4). On voit mal cesser ces activités, du jour au lendemain, sur simple injonction.
Le Salon du livre a, on le voit, une triple dimension : culturelle bien sûr, mais aussi économique et politico-sociale. Et c'est sans doute cette dernière qui est la plus cruciale. Smaïl Ameziane a tout à fait raison quand il insiste sur l'urgence de “professionnaliser le salon”. Le patron du Snel prévient : “Si l'on ne le fait pas maintenant, il sera trop tard.”
On connaît le triste exemple du Salon du Caire, sans doute la plus grande manifestation littéraire ouverte au public au monde.
Ce salon, malgré les mesures prises par ses organisateurs, est devenu “incontrôlable”. Etals à même le sol, vendeurs ambulants, ouvrages piratés sortis d'imprimeries clandestines, littérature intégriste, la foire qu'est devenu le Salon du Caire, malgré son caractère festif, ne rend pas service à l'écrivain ou à l'intellectuel égyptien. Or, c'est bien de cela qu'il s'agit. Un Salon du livre est censé être un lieu privilégié de rencontres entre des auteurs et leur public, une fête du livre et de la production intellectuelle. À charge pour les organisateurs du Sila de faire oublier les images déplorables du passé – cartons sales, “soldeurs”, littérature islamiste ou de pilon –, à charge également pour les éditeurs nationaux et étrangers de faire leur travail en amenant leurs auteurs, en organisant des évènements crédibles et à l'heure dite, à charge enfin pour les auteurs d'écrire des livres qui racontent et rencontrent la société d'aujourd'hui. Cela fait peut-être beaucoup. Mais il faut se souvenir que le public, notamment les jeunes, les auteurs et les éditeurs nationaux seront les premiers bénéficiaires de ce “retour au livre”. Et qu'il en va non seulement de l'avenir du pays, mais aussi de son prestige et de son rayonnement actuel.
R. A.
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