Ils sont nés pour être égaux en droits et en devoirs mais se découvrent des destins différents puisque leur avenir est déterminé par la situation sociale de leurs parents. Ce sont des enfants victimes de l'attitude des autres adultes à leur égard froide et distante envers les pauvres, chaleureuse et réconfortante à l'attention des aisés. Certes, c'est la loi de la vie sociale et nul ne peut changer le cours avec pour indice dominant le vécu quotidien des enfants très vulnérables et c'est une injustice qui est mise en évidence. Si au cours de leur scolarité, tous les enfants reçoivent le même enseignement, leur orientation est différente dès que le seuil des portes des établissements est franchie, ceux issus des familles riches ne se soucient guère de leur quotidien car assurés de trouver le gîte et le couvert, tandis que les orphelins et ceux dont les parents vivent dans des circonstances difficiles n'ont d'autres alternatives que de se procurer un travail à même de leur permettre de gagner un peu d'argent, d'autant plus que généralement ces jeunes vivent au sein de familles nombreuses et dans la précarité. Et c'est souvent dans la douleur que ces gamins quittent les bancs des classes pour pénétrer le monde du travail. Ils s'adonnent à différentes activités même les plus dévalorisantes. En effet, les moins nantis exercent en qualité de serveurs, plongeurs ou garçons de salles dans les restaurants ou les cafés, tandis que d'autres, faute de choix, se convertissent en vendeurs de cigarettes, d'effets vestimentaires ou des fruits de saison. Quelques-uns travaillent comme porteurs au niveau des marchés couverts ou de gros moyennant des sommes dérisoires certes mais qui ont une valeur pour ces mineurs en quête d'aide. Ignorant les lois qui régissent les activités professionnelles, ces petits sont exploités par des employeurs guidés par le souci de réaliser des bénéfices sur leur dos, sans même se soucier de la fragilité des misérables qui ne rechignent jamais à la besogne. Dans leur grande majorité, les adultes affichent une totale indifférence à la vue d'un enfant activant dans un établissement public, dans un coin de rue ou sillonnant les principales artères de la ville pour écouler leurs produits. Exposés aux dangers eu égard à leur sensibilité, ces enfants n'ont pas choisi leur destin. A. B.