Des Casques bleus sollicités à l'extrême sont la seule force organisée restante à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), d'où les troupes gouvernementales ont fui devant l'avance d'un groupe rebelle, a affirmé jeudi un porte-parole de l'ONU. Les troupes de la Monuc (mission de l'ONU en RDC) sont "à la limite de leurs capacités" alors que la diplomatie internationale cherche à rétablir la paix dans la province du Nord-Kivu, a déclaré à la presse Kevin Kennedy. Selon lui, la Monuc, dont l'effectif total est de 17 000 hommes, dispose d'un bataillon d'environ 850 soldats, principalement indiens, appuyés par des unités de soutien à Goma, la capitale de la province. Les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda ont menacé de s'emparer de la ville, après avoir mis en fuite les forces gouvernementales. M. Kennedy a indiqué que des efforts étaient en cours pour renforcer le contingent de Goma en lui ajoutant des unités de la Monuc déployées dans d'autres zones de la RDC. Un bataillon de 90 Guatémaltèques des forces spéciales, venus de la province voisine de l'Ituri, a été acheminé à Goma, ainsi qu'une unité de police de la ville de Lubumbashi (Sud) et qu'un hélicoptère de combat d'Ituri, a-t-il ajouté. "La Monuc patrouille la ville. C'est la seule force organisée sur place (...) Elle est à la limite de ses capacités, elle ne peut pas être partout", a-t-il dit, démentant des informations selon lesquelles des troupes de l'ONU avaient empêché des réfugiés civils d'entrer à Goma. Il a confirmé que des pillages avaient été commis durant la nuit dans cette ville d'un million d'habitants mais n'a pu confirmer que neuf civils avaient été tués par des troupes gouvernementales en déroute. "Nous faisons tous les efforts possibles pour concentrer nos moyens de façon à pouvoir protéger les civils et empêcher toute nouvelle avancée vers Goma", a encore dit M. Kennedy. DJAZIA SAFTA/AGENCES