Liberté Foot : Commençons d'abord par vous souhaiter la bienvenue à Chlef… Abdelkader Amrani : Merci pour cet accueil pour lequel je ne remercierai jamais assez les supporters, les dirigeants et les joueurs de l'ASO qui ont été grandissimes par leurs gestes de courtoisie et surtout de solidarité et d'encouragement depuis que j'ai quitté le club. Je ne peux nier l'accueil chaleureux qu'ils m'ont réservé ou encore leurs appels avant que je n'arrive ici. Je voudrais aussi dire qu'à Chlef, je me sens toujours chez moi pour la simple raison que j'ai passé de belles années, ce qui n'est pas rien dans la vie d'un entraîneur. Si l'on revenait à votre démission de la barre technique de l'USMB… Que les supporters de l'USMB me comprennent tout autant que les joueurs et les dirigeants, je ne pouvais rester après ces mauvais résultats, et cela fait partie de mes principes. La preuve, j'ai démissionné une première fois, mais l'insistance du président du club Zaïm m'a touché et je suis revenu. Après la victoire face au CRB, j'ai pensé que ça allait venir, mais rien de cela n'a vu le jour et j'ai réalisé qu'on allait succomber une autre fois. La preuve, la défaite face à l'ESS pouvait être évitée si l'on avait fait preuve de beaucoup d'aura, ajoutez à cela cette appréciation de l'arbitre sur le penalty et vous pouvez imaginer dans quel état j'étais. En retournant à Blida, je n'avais qu'une idée en tête, laisser la place à quelqu'un d'autre qui puisse provoquer le déclic souhaité et non fuir mes responsabilités, comme le laissent entendre certains. Je ne mange pas de ce pain. Avec du recul, vous ne regrettez pas cette démission ? Je crois que j'ai fait tout ce qu'il y a de plus sensé car la réussite viendra réjouir l'entourage de l'USMB où, sincèrement, j'ai laissé beaucoup de bonnes gens mais la vie d'un entraîneur est ainsi faite et, ma foi, je n'avais aucune envie de continuer, pourtant j'avais à cœur de réussir à Blida. Pour ne pas vous laisser sur votre faim, je vous ajouterai qu'en début de saison, j'ai reçu deux offres émanant de grands clubs du pays mais j'ai refusé pour la simple raison que j'ai donné ma parole aux dirigeants de Blida, ce qui veut dire que je souhaitais amplement apporter quelque chose à ce club. On a entendu dire que les contacts allaient bon train avec Medouar, alors que vous étiez à l'USMB. Est-ce vrai ? Pour tout vous dire, Medouar ne m'a contacté qu'après avoir su que me suis retiré de l'USMB et puis, il n'est pas fou pour le faire, sachant que cela le mettra en conflit avec les dirigeants de l'USMB, club avec lequel l'ASO entretient de grandes relations amicales. Il est vrai que j'ai reçu des appels de plusieurs supporters qui me priaient de revenir à Chlef après les mauvais résultats de l'équipe et il y avait même des joueurs qui m'ont affiché leur sympathie en me faisant des appels pour que je revienne à l'ASO et ce, depuis longtemps, mais de là à dire que Medouar ou encore moi ayons transgressé la déontologie, c'est archifaux. Comment se sont effectuées les retrouvailles ? Cela m'a paru bizarre de retrouver un stade dont je connais les repères, des têtes que je n'ai jamais oubliées et je me mettais à sourire tout seul. La joie était lisible sur tous les visages. J'ai alors entamé le travail tout de suite après de brefs salamalecs ce mercredi. Il y avait bien sûr des discussions avec le président dans la soirée du lundi mais qui n'ont pas été aussi longues puisque la direction du club chélifien ne voulait pas perdre beaucoup de temps pour trouver l'accord adéquat afin de ne pas laisser le poste d'entraîneur vacant. Et vous avez parlé d'objectifs, bien sûr… Effectivement, et celui qui urge pour le moment, c'est de ramener l'équipe à se concentrer le maximum tout en tentant d'élever du niveau psychique du groupe qui n'arrive pas à se passer de ses appréhensions. Si l'on vous demandait un jugement sur cette équipe ? Je crois que sa force réside dans sa stabilité et surtout dans la continuité du travail déjà entamé, il y a des saisons. Rien n'a changé à mes yeux, il y a toujours des jeunes à promouvoir et des cadres à savoir utiliser à bon escient. Je n'omets pas de signaler qu'il existe des attaquants de bon niveau dans cette équipe dont le compartiment offensif s'est enrichi et qui pourraient apporter un plus. Que diriez-vous pour conclure ? Si les signes de sympathie des supporters de l'ASO m'ont fait chaud au cœur, leur présence lors de ma première séance m'a donné des larmes aux yeux lorsqu'ils scandaient mon nom. Je les en remercie et je leur demande d'être près de leur équipe à tout moment, surtout pour ce premier match face au leader dans lequel j'espère qu'on aura de la réussite. Qu'ils fassent confiance à ce groupe car il en a des qualités. Enfin, je souhaite toute la réussite à l'USMB et je salue ses supporters. zahir Nourine