Cette session spéciale des deux Chambres, qui aura pour unique ordre du jour la présentation et le vote du projet de loi, sera présidée, comme le stipule l'article 100 de la loi organique n°99-02 du 8 mars 1999, par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah. Sitôt le quitus du Conseil constitutionnel, l'instance présidée par la vielle garde du FLN, Boualem Bessaïeh, obtenu, comme de coutume, sans encombres, le président de la République n'a pas mis trop de temps pour convoquer les deux Chambres parlementaires à l'effet de siéger pour l'examen et le vote du projet de loi portant révision constitutionnelle. Le président Bouteflika a, en effet, signé hier un décret présidentiel portant convocation du Parlement, en ses deux Chambres réunies, à l'effet de siéger le 12 novembre 2008, a annoncé un communiqué de la présidence de la République. “Le Parlement, en ses deux Chambres réunies, est convoqué par le président de la République conformément aux dispositions de la Constitution et de la loi organique n°99-02 du 8 mars 1999 fixant l'organisation et le fonctionnement de l'Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation, ainsi que les relations fonctionnelles entre les Chambres du Parlement et le gouvernement”, explique le communiqué. Cette session spéciale des deux Chambres, qui aura pour unique ordre du jour la présentation et le vote du projet de loi, sera présidée, comme le stipule l'article 100 de la loi organique n°99-02 du 8 mars 1999, par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah. La même disposition stipule également que les règles de fonctionnement du Parlement siégeant en Chambres réunies sont déterminées par un règlement intérieur proposé par une commission composée des bureaux des deux Chambres et présidée par le doyen d'âge. Il est adopté par le Parlement siégeant en Chambres réunies à sa première séance. Selon des sources parlementaires, la commission paritaire devrait être présidée par Abderazak Bouhara, un autre cacique du FLN. Présenté à tort par une certaine presse il y a quelques mois comme un “opposant” à Belkhadem, Abderazak Bouhara devrait, fidèle aux traditions de la maison, mener à bon port la barque. La commission dont les membres devraient être désignés pour chacune des deux Chambres par les deux présidents sera constituée, sans l'ombre d'un doute, des vice-présidents estampillés partis de la coalition présidentielle. Pour l'APN, à titre d'exemple, il faut s'attendre à ce que les membres soient issus des partis de l'Alliance présidentielle, histoire d'éviter les grenouillages des partis comme le FNA ou le RCD, comme le rappelle un parlementaire d'un parti d'opposition. Il n'est pas exclu aussi que le PT, un parti acquis à la révision, soit associé à la démarche. C'est la seconde fois que le Parlement dans ses deux Chambres se réunit pour procéder à l'amendement de la loi fondamentale du pays. En avril 2002, Bouteflika, contraint par les évènements de Kabylie, a fini par concéder la constitutionnalisation de langue amazigh. Et comme en 2002, ou beaucoup de députés qui se sont montrés hostiles avant de “rentrer” dans les rangs pour les “raisons du système”, la session de mercredi prochain ne sera qu'une simple formalité. L'unanimisme, à l'exclusion des voix empêcheuses de penser en rond, sera à coup sûr au rendez-vous. Les enjeux sont ailleurs. Karim Kebir