Hormis l'augmentation des capacités d'accueil et d'hospitalisation, le secteur de la santé publique n'a pas enregistré de réalisations nouvelles en matière de construction d'hôpitaux depuis au moins deux décennies. En effet, cette situation s'est traduite par une régression de l'offre en lits d'hospitalisation. Les services concernés de la direction de la santé et de la population estiment cette offre à 1,39 lit pour 1000 habitants à la fin de l'année 2007. Selon les statistiques disponibles, il a été réceptionné quelque 250 lits en 10 ans, même si la population n'a augmenté, pendant la même période, que d'un peu plus de 28.000 habitants si l'on se réfère aux données fournies par le dernier recensement général de la population et de l'habitat. L'on sait cependant que des investissements importants ont été consentis pour l'acquisition de nouveaux équipements et pour la modernisation du matériel de consultation et de diagnostic, dont des scanners et autres installations de traitement et d'intervention, ainsi que pour le renforcement des moyens de transport et d'évacuation des malades grâce à l'achat de nouvelles ambulances et de véhicules tout-terrain. Ces investissements ne doivent pas pour autant occulter le problème de l'absence de structures hospitalières dans certaines grandes agglomérations qui comptent un nombre important d'habitants même si le coût de construction et d'équipement d'un hôpital est très onéreux. La perspective de doter les grands centres urbains en établissements hospitaliers qui, il faut le souligner, est liée à la conjoncture économique et aux disponibilités financières de l'Etat, restera une des préoccupations des pouvoirs publics afin d'arriver à garantir une couverture sanitaire de qualité. D'ailleurs, le retard qu'accusent les travaux de réalisation d'un nouvel hôpital de 60 lits à Tablat est ressenti comme une frustration par la population de la région, d'autant que le projet bénéficie d'un financement supporté par le fonds saoudien de développement. Il faut rappeler que le marché qui a été confié à l'entreprise américaine Archetone International, a fait l'objet d'une procédure de résiliation après les mises en demeure qui ont été adressées à l'entreprise pour abandon de chantier. Car, est-il indiqué, la structure hospitalière existante est peu fonctionnelle pour faire face aux besoins de la population qui est confrontée au problème de prise en charge des cas urgents qui sont souvent évacués vers les services hospitaliers des régions limitrophes. En d'autres termes, le nombre d'établissements publics hospitaliers est insuffisant si l'on sait que la seule réalisation entreprise depuis 3 décennies remonte à la période des programmes spéciaux, période au cours de laquelle un hôpital a été construit dans la ville de Beni-Slimane qui était vouée à devenir la capitale d'une importante zone agricole censée devenir une réplique de la Mitidja. M. EL BEY