Dans une correspondance adressée aux autorités locales et de wilaya, les locataires de la cité des 20 logements OPGI à Frikat (Tizi Ouzou) ont tiré la sonnette d'alarme au sujet des malfaçons constatées au niveau de leur immeuble. “Nous avons l'honneur de vous rendre compte des conditions intolérables et du danger imminent qui plane sur nos familles en raison de l'état de délabrement de notre cité et des innombrables anomalies liées à la construction de notre bâtisse qui n'obéit à aucune norme de sécurité”, telle est l'entame de cette requête dont nous détenons une copie. Ces habitants ont peur, disent-ils, qu'un drame n'arrive à leurs familles suite à l'effondrement certain de ces bâtiments érigés loin de toute loi et norme de construction. Dans le document en question suivi d'une pétition des personnes résidant dans cette cité, une liste d'au- moins 12 points y a été soulignée afin de demander une commission d'experts pour évaluer l'état de la cité. Parmi ces points, on citera la finition bâclée (crépissage et plâtre recouvrant les murs qui commencent à s'effriter), l'infiltration des eaux à travers la charpente et la dalle, trois dalles cimentées non conformes aux normes réalisées par l'entreprise en dépit de l'opposition de l'OPGI d'où un litige entre les deux parties pour le règlement des travaux… Le point qui fait peur est quand ces citoyens affirment dans cette doléance que la bâtisse est inclinée vers un côté, ce qui accentue le risque d'effondrement. Les deux représentants des locataires qui nous ont remis cette correspondance, qui se veut un avertissement dans le cas où un malheur arriverait, ajoutent que la Sonelgaz avait refusé d'alimenter leur cité en électricité en raison d'une colonne montante comportant en parallèle une conduite d'eau courante et une autre d'eau potable. “Notre cité est dépourvue d'électricité, d'eau courante et de gaz naturel”, enchaîne l'un des deux citoyens, alors que le deuxième soulève un autre problème à savoir le refoulement d'odeurs nauséabondes à l'intérieur de leurs habitations à partir des toilettes et des sanitaires. Abondant dans le sens des anomalies relevées, les rédacteurs du document signalent que le bâtiment monte en s'évasant d'où le non-respect des normes de construction et les murs qui ne sont pas d'aplomb s'ajoutent au danger qui menace cette bâtisse. Alors que, estiment-ils, des irrégularités étaient relevées dans la distribution de ces logements en favorisant des citoyens par rapport à d'autres sans tenir compte du nombre de personnes de chaque famille et le type de demeure. “Ce ne sont là que des malformations que nous avons pu constater à l'œil nu sans parler des éventuels vices cachés relatifs au dosage du mortier, au ferraillage des poteaux et ceintures, à la solidité des fondations et autres qu'il faudrait inspecter”, concluent-ils dans la correspondance tout en ajoutant que des réclamations et doléances ont été présentées au maire et à l'ex-chef de daïra de Draâ El Mizan, sans suite. O. GHILèS