Le président sud-africain, Kgalema Mothlante, a appelé, hier, les dirigeants du Zimbabwe à faire preuve de “maturité politique” pour sortir de l'impasse les négociations sur un gouvernement d'union. “Les dirigeants politiques doivent faire preuve de maturité politique pour le bien de leur peuple”, a déclaré M. Mothlante en ouvrant un sommet extraordinaire de l'Afrique australe, considéré comme celui de la dernière chance pour le Zimbabwe. Le Zimbabwe est plongé dans une crise sans précédent depuis la défaite historique du régime du président Robert Mugabe, 84 ans, dont 28 au pouvoir, lors des élections générales du 29 mars. Un accord sur un gouvernement d'union a été conclu le 15 septembre entre pouvoir et opposition, mais sa concrétisation achoppe sur la répartition de ministères-clés, notamment ceux qui contrôlent l'appareil de répression. Ce blocage est “décevant”, a estimé M. Mothlante, dont le ton tranche avec celui de son prédécesseur Thabo Mbeki, le médiateur de la SADC dans la crise au Zimbabwe évincé de la présidence de l'Afrique du Sud fin septembre, qui avait toujours pris soin de ménager le plus vieux chef d'Etat d'Afrique. “L'accord historique de partage du pouvoir reste le seul moyen d'extraire le Zimbabwe de ses défis socio-économiques”, a ajouté le président sud-africain, qui exerce la présidence tournante de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC). La paralysie politique au Zimbabwe se double d'un marasme économique caractérisé par une production au point mort, un chômage de quelque 80% et une hyperinflation qui défie l'entendement à 213 millions pour cent en taux annuel. R. I./Agences