Les responsables du parti au pouvoir au Zimbabwe et ceux de l´opposition se réuniront aujourd'hui en Afrique du Sud pour tenter une nouvelle fois de trouver une solution à la crise politique dans leur pays, a annoncé hier le président sud-africain Kgalema Motlanthe. Selon lui, les entretiens seront notamment consacrés au contrôle du ministère de l´Intérieur, qui dirige la toute puissante police du pays, dans le cadre d´un éventuel gouvernement d´union nationale. L´équipe de médiateurs sud-africain, dirigée par l´ex-président Thabo Mbeki, «est prête à les rencontrer dès demain (aujourd'hui)», a indiqué M.Motlanthe, sans donner d´autres détails sur la rencontre. Le président Robert Mugabe et son rival Morgan Tsvangirai ont signé le 15 septembre un accord de partage du pouvoir, resté depuis lettre morte. Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de M.Tsvangirai a confirmé hier qu´il participerait à la réunion, mais son porte-parole Nelson Chamisa a précisé qu´il en ignorait encore le lieu exact. «Tous les problèmes en suspens seront évoqués. Nous y serons», a-t-il assuré. Le chef du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) Jacob Zuma a indiqué qu´il enverrait de son côté au Zimbabwe une équipe pour faire pression sur les protagonistes afin qu´ils trouvent une solution négociée et empêcher l´effondrement total d´un pays déjà en plein chaos. «Trouvons un moyen de mettre en oeuvre l´accord pour le bien des Zimbabwéens. On ne peut pas en rester à un accord sans son application. C´est désormais urgent, parce que les gens meurent», a-t-il dit après un entretien avec l´ancien secrétaire général de l´ONU Kofi Annan et l´ex-président américain Jimmy Carter. MM.Annan et Carter devaient se rendre en début de semaine au Zimbabwe avec l´épouse de Nelson Mandela et défenseur des droits de l´Homme, Graça Machel, pour une mission humanitaire au nom du groupe de réflexion «The Elders» (les Anciens). Mais, à la dernière minute, ils ont annoncé l´annulation de leur visite, expliquant que le gouvernement avait refusé de leur délivrer des visas. «Les Anciens estiment que les choses pourraient s´effondrer d´ici quelques mois au Zimbabwe», a indiqué M.Zuma. «Il y a une épidémie de choléra...). On ne parle pas d´une situation théorique, mais d´une situation qui affecte de façon concrète la vie des gens». Une épidémie de choléra a déjà fait quelque 300 morts, selon un bilan de l´ONU. L´impasse politique au Zimbabwe se double d´un effondrement de l´économie caractérisé par une hyper-inflation inouïe estimée à plus de 2.000.000%.