“Les entreprises ne peuvent pas travailler sans veille externe et sans prendre connaissance de ce qui se passe dans leur environnement. Elles doivent se mettre à niveau par rapport à leur environnement de façon à acquérir des techniques internationales pour leur plus grand bénéfice.” C'est en tout cas le souhait exprimé hier par Labed Djameleddine, directeur à la division de la veille stratégique et de l'intelligence économique au ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Intervenant à l'occasion des deuxièmes assises de l'intelligence économique et de la veille stratégique organisées hier par le bureau conseil VIP groupe à l'hôtel Sofitel d'Alger, et qui a réuni un important parterre de professionnels en la matière, ainsi que des invités de marque à l'image de M. Aïssaoui, P-DG de l'Ianor, le représentant du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, a expliqué que “le pétrole va bientôt finir et la richesse qui va rester, c'est notre industrie”. “L'intelligence économique est l'un des facteurs succès car elle ramène de l'innovation aux entreprises”, explique-t-il encore dans un effort de mobiliser les entreprises nationales autour de cet impératif de se doter d'un système de veille stratégique et d'instituer en leur sein des cellules d'intelligence économiques. Des domaines d'activités de prédilection des pouvoirs publics sur lesquels ils planchent actuellement pour préparer l'après-pétrole sont d'ores et déjà identifié, note l'orateur : “Il s'agit, entre autres, des domaines métalliques, électriques, ce sont des secteurs où l'Algérie a des avantages comparatifs.” Le responsable au ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements appelle les entreprises nationales à s'intéresser au domaine de l'intelligence économiques. “Il y a peu d'entreprises qui utilisent l'intelligence économique à l'image de Saidal, Sonelgaz et Algérie Télécom et il est impératif que d'autres entreprises encore intègrent cette nécessité”. Des interventions de haut niveau ont également marqué ces deuxièmes assises. C'est notamment le cas de celle de Anne-Marie Fray, professeur et responsable des ressources humaines en France, qui a évoqué l'importance de la ressource humaine et des systèmes d'information au sein des entreprises. De même qu'elle a mis l'accent sur l'impératif d'intégrer l'intelligence économique dans la stratégie des entreprises. David Autissier, maître de conférences à Paris, a, de son côté, évoqué l'enjeu du changement au sein des entreprises. “L'entreprise moderne doit pouvoir détecter dans son environnement proche et lointain toute transformation porteuse de sens, c'est-à-dire celle qui va modifier fortement et durablement le rapport de force entre elle et ses concurrents. Ces bouleversements revêtent deux dimensions. Ils peuvent d'abord venir du marché : évolution des comportements des clients, émergence de méthodes nouvelles pour vendre des produits habituels, etc. Ils peuvent venir ensuite du développement innovation fondamentale, celles qui sont liées à l'apparition des produits totalement nouveaux pour servir un besoin existant ou à l'apparition de nouveaux processus de production, susceptibles de conduire à des sauts de productivité exceptionnels”. D'autres communications aussi intéressantes ont été faites à l'image du timing d'une rumeur pour s'assurer qu'elle fonctionne et de la création d'observatoires économiques consacrés à l'intelligence territoriale. NADIA MELLAL B.