Impératif n «Une entreprise moderne ne peut travailler sans veille extérieure». C'est ce qu'a affirmé Djamel-eddine Labed, directeur de la division intelligence économique et veille technologique au ministère de l'Industrie et de la promotion des investissements (Mipi) à l'occasion de la tenue des 2es Assises de l'Intelligence économique. «Tout le monde travaille pour son entreprise : que ce soit le P-DG ou les différents cadres à différents niveaux», ajoutant qu'il est impératif de «faire de la veille et voir les tendances lourdes de l'économie mondiale en matière de prix ainsi qu'en matière de disponibilité des produits et enfin en matière de législation et de normes». Selon lui, «l'autre maître-mot de l'IE, c'est se mettre à niveau par rapport à son environnement de façon à acquérir toutes ces techniques qui font le bonheur des entreprises étrangères et qui doivent aussi l'être tout autant pour les entreprises algériennes». Il a annoncé qu'un projet relatif à l'organisation, au courant 2009, d'Assises nationales sur l'Intelligence économique, est en cours de préparation au niveau du MIPI. «Il nous semble important de lancer ce genre d'initiatives de manière à créer une sensibilisation nationale des acteurs et opérateurs économiques à l'acquisition et à l'appropriation de ce concept d'IE», a ajouté le responsable. D'autant que ce n'est pas, a-t-il jugé, un gros investissement, mais c'est plutôt un état d'esprit qui consiste à travailler, d'abord, pour son entreprise, son industrie et ensuite son pays. «Reste que l'IE est tributaire de la disponibilité des compétences voulues et c'est pourquoi nous allons travailler au niveau du MIPI avec les autres institutions concernées par la formation et nous allons leur demander de lancer des cursus dans ce sens ; aussi, nous avons des contacts avec certaines universités du pays pour les sensibiliser à l'introduction du cursus de l'IE dans leurs programmes de formation de façon à satisfaire les besoins de l'industrie et des institutions en éléments formés en IE», a-t-il déclaré. Il a souligné que «pas mal d'entreprises algériennes pratiquent l'IE depuis plusieurs années». «Il faut dire que c'est une expérience intéressante car il y a des gens qui travaillent d'arrache-pied pour le bien de leur entreprise pour sauver des emplois et aussi gagner des marchés à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Et ces opérations-là sont à encourager et à soutenir par les pouvoirs publics», a-t-il expliqué. A propos du nombre d'entreprises qui appliquent l'IE, l'orateur a indiqué qu'«il y en a quelques-unes comme, par exemple, Algérie Télécom, Sonelgaz et Saïdal… et tous les jours des entreprises se mettent à créer des cellules d'IE et c'est de bon augure pour le pays et son économie». Selon M. Labed, les pouvoirs publics organisent des séminaires et n'ont signé aucune convention formelle avec des organismes étrangers, réitérant que le but de l'Etat dans le futur est de sensibiliser les acteurs à l'acquisition et à l'appropriation de l'IE, au bénéfice de notre industrie sachant que les richesses pétrolières, sur lesquelles repose l'économie nationale, viendraient un jour à se tarir et, par conséquent, la seule richesse qui va rester pour notre pays c'est l'industrie. Ce créneau est créateur de richesses et d'emplois. Et l'IE n'est qu'un des éléments de la réussite de l'entreprise algérienne. Mais il reste un facteur important, dit-il, car il introduit l'innovation au sein de l'entreprise.