Une embuscade terroriste a coûté la vie, hier, à neuf policiers de la sûreté de daïra de Béni Douala. La région de Béni Douala a été, une fois de plus, le théâtre d'une embuscade meurtrière tendue, hier après-midi, par un groupe terroriste à deux fourgons de police relevant de la nouvelle sûreté de daïra de Béni Douala. Il était environ 16 heures lorsque deux fourgons, qui revenaient apparemment d'une mission de routine dans la commune mitoyenne de Béni Aïssi, regagnaient normalement le siège de la sûreté de daïra de Béni Douala lorsqu'ils furent surpris par une forte explosion provoquée certainement par une bombe artisanale enfouie en contrebas de la route, au lieudit Ighil-Hamou, situé à la limite administrative des deux communes de Béni Aïssi et Béni Douala, soit à environ 1 km du siège de la sûreté de daïra. Scénario classique : après la forte explosion qui provoqua l'effet de surprise au sein de la patrouille de police, un groupe terroriste embusqué au-dessus de la route ouvrit alors le feu et il s'ensuivit un violent accrochage qui dura près de trois quarts d'heure. Dès les premières détonations, un troisième fourgon de police a quitté précipitamment le siège de la sûreté de daïra de Béni Douala pour tenter de riposter aux assaillants, mais il fut apparemment accroché par un autre groupe armé, embusqué non loin de là. Durant plus de deux heures, tout l'axe routier menant de Tizi Ouzou à Béni Douala a été bloqué et toute la région bouclée, après que plusieurs Nissan de la BMPJ de Tizi Ouzou et de Béni Douala eurent assiégé les lieux du crime. Pendant plus d'une heure, plusieurs ambulances dépêchées sur les lieux n'ont pu se frayer un passage car, selon des témoins oculaires, le carnage avait pris des proportions considérables puisqu'on dénombrait neuf policiers tués et deux autres grièvement blessés, alors qu'on ignore s'il y eut des pertes au sein du groupe terroriste qui se serait emparé de plusieurs armes à feu, dont quatre PA et trois kalachnikovs ainsi que du matériel radio. Et si le trafic routier a été interrompu pendant plusieurs heures sur l'axe Tizi Ouzou-Béni Douala, des convois militaires ont pu accéder à cette dernière localité en empruntant la route de Takhoukht, pour opérer un important ratissage dans la région, alors qu'un cordon de sécurité impressionnant a été dressé tout autour du CHU Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou où l'on assista en début de soirée à un va-et-vient incessant des ambulances et des véhicules de police. L. A. B.