Sous de fortes ovations, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadam, a procédé hier à la remise d'attestations de remerciements aux dissidents du PT (Parti des travailleurs) qui ont décidé de rejoindre son parti, avec armes et bagages. L'ex-Chef du gouvernement, affichant une satisfaction triomphaliste à propos de ce “nomadisme politique”, a informé l'assistance que d'autres députés, appartenant à d'autres formations, ont décidé également de rallier le FLN. Abdelaziz Belkhadam n'a pas révélé l'identité de ces députés, ni celle de leurs partis, se contentant d'affirmer qu'il garde cette “cerise sur le gâteau” pour la réunion des deux Chambres du Parlement au Palais des nations qui se tient aujourd'hui. Il s'agirait, selon des informations recueillies dans les coulisses de l'hémicycle de Zirout-Youcef, de députés du FNA (Front national algérien) de Moussa Touati. M. Belkhadam, qui organisait une rencontre avec ses députés au siège de l'Assemblée nationale (APN), a défendu les amendements de la Constitution initiés par le président de la République. Il a rappelé, avec insistance, que c'est là une revendication de son parti, qui date de plus deux ans et a affirmé que “le président de la République fera une révision plus profonde de la loi fondamentale en passant, cette fois-ci, par un référendum”. Le secrétaire général du FLN, faisant une rétrospective des différentes Constitutions élaborées depuis l'Indépendance, celles de 1963, de 1976, de 1989 et 1996, proclame que cette dernière “n'est plus à la mesure des attentes des mutations politiques que connaît continuellement notre pays”. Le premier responsable du FLN estime que l'actuelle Constitution “présente un danger en termes d'équilibre des instances qui fondent la nation, surtout en ce qui concerne la séparation des pouvoirs, notamment entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire”. Abelaaziz Belkhadam, qui milite pour un régime présidentiel fort, sans pour autant le dire, appuie ses affirmations en arguant que le régime institutionnel est actuellement “bicéphale” dans la mesure où il n'est “ni présidentiel ni parlementaire”. Il relève que “cette situation de mixité des pouvoirs porte en elle une maladie” et un “chevauchement des prérogatives dangereux pour la nation”, soutient-il. Il est à relever que tout au long de son discours, le secrétaire général du FLN s'est suffi d'évoquer ce qui, pour lui, constitue, des “avancées”. En revanche, et à aucun moment, il n'a fait référence à la suppression de l'article 74 de la Constitution qui limite à deux le nombre des mandats possibles pour le président de la République, amendement considéré par l'opposition et par des personnalités civiles comme une “régression politique majeure”. Mourad BelaIdi