On n'en a vu que trois se faire remettre des lettes de félicitations et de bienvenue par le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui a réuni hier, au siège de l'Assemblée populaire nationale, les députés et les sénateurs de sa formation. Mais tout le monde, dans l'hémicycle de Zighout Youcef, parlait de pas moins de cinq députés du Parti des travailleurs (PT) qui ont rejoint, avec armes et bagages, les rangs de l'ex-parti unique. On évoque même un autre élu, une femme qui a choisi la destination RND d'Ahmed Ouyahia. Si le choix fait par cette dernière pourrait faire grincer des dents du côté de Belfort (Cinq Maisons actuellement) où se situe le siège de la formation de Louisa Hanoune, l'option prise par les cinq premiers députés ne devrait en aucun gâcher la lune de miel entre la pasionaria et le président de la République, président d'honneur du FLN faut-il le rappeler, dont elle épouse globalement et presque dans le détail les choix politiques et économiques. D'ailleurs, Abdelaziz Belkhadem, qui ne cachait pas, hier, son bonheur de voir aboutir la révision constitutionnelle, un projet dont il ne cesse de revendiquer la paternité, annonçait aux parlementaires de son parti qu'il allait rendre « une visite de courtoisie » à la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, mais pas avant de répondre à l'invité du groupe parlementaire des indépendants qui avait exprimé auparavant son soutien au projet d'amendement de la Loi fondamentale qui sera soumis aujourd'hui à l'approbation des députés et des sénateurs. M. Belkhadem n'avait nullement besoin, et il l'avait avoué, de réunir les élus du parti pour les mobiliser en vue du vote qui aura lieu aujourd'hui. Tout est réglé comme du papier à musique. Même ceux qui ne sont pas encore traversés par quelques doutes ou pas du tout convaincus de l'utilité d'une révision constitutionnelle se dissolvent dans l'unanimisme ambiant. Le secrétaire général du FLN, qui prêchait devant une assistance totalement acquise et heureuse d'apprendre aussi que des élus du FNA, selon des sources fiables, allaient rejoindre les rangs du parti, reprendra tout l'argumentaire développé par sa formation quant à la justesse des amendements apportés à la Constitution. S'il a rappelé que « chaque nouveau contexte politique dans le pays a eu une Constitution appropriée », l'orateur a surtout mis en évidence l'instabilité que pourrait éventuellement produire la dualité au sein du pourvoir exécutif, c'est-à-dire un Exécutif à deux têtes. L'exemple le plus frappant cité par M. Belkhadem est la Constitution de 1963, gelée par le coup d'Etat de 1965. Estimant les amendements apportés à la Constitution insuffisants, le secrétaire général du FLN insiste, comme cela a été annoncé par le chef de l'Etat, sur une prochaine révision en profondeur de la Loi fondamentale en recourant à la voie référendaire.