C'est en exploitant une brèche dans la procédure des retraits déplacés, soit hors agence de domiciliation, que la femme escroc a pu faire des retraits alors que son compte n'était pas approvisionné. Une jeune femme M. A., âgée de 43 ans, habitant le quartier de Bouzaréah à Alger et originaire de la commune de Kerkera dans la wilaya de Skikda, a été condamnée, avant-hier, par le tribunal correctionnel de Collo à une peine d'une année de prison ferme assortie d'une amende de 20 000 DA. Les juges l'ont considérée coupable de détournement de fonds public et privé et d'escroquerie. Les faits, qui remontent au mois d'août dernier, sont inédits au niveau de cette institution financière qui a eu affaire, pour la première fois, à une femme espiègle, mais certainement éclairée par un complice aux faits des rouages des procédures bancaires. En résumé, cette femme dispose d'un compte “LEB” à l'agence Badr d'El-Biar. Depuis novembre 2007, elle effectuait des opérations normales dans cette agence. Seulement, une fois arrivée à la dernière ligne de la 8e page, elle opère un versement réel pour porter son nouveau solde à 217 millions de centimes. Depuis, elle effectue des retraits qui seront portés par les agents de la Badr sur l'ensemble des 4 pages qui suivent. Son dernier solde réel sera, ainsi, de 508 DA porté au bas de la page 12. C'est à partir de cet instant que la genèse de l'escroquerie commence. Elle procéda, de main de maître, à ôter les 4 pages qui mentionnaient toutes les opérations de retrait pour, ensuite, recoudre soigneusement le carnet. Du coup, le nouveau faux carnet présente un solde d'au moins 217 millions de centimes du moment que les traces des différents retraits ont été éliminés une fois les pages qui les portaient enlevées. À l'aide de ce nouveau vrai-faux carnet, elle a, ensuite, effectué 4 retraits déplacés d'un montant maximum autorisé de 20 000 DA au niveau des agences de Dély-Ibrahim, Koléa, Douéra et le 18 du mois d'août dernier, au niveau de l'agence Badr de Collo. Soit des opérations hors de l'agence de domiciliation. Seulement, le directeur de l'agence Badr de Collo a eu le réflexe salutaire de vérifier auprès de l'agence d'El-Biar la conformité de l'opération. Cette dernière s'est avérée être frauduleuse. Une instruction fut alors donnée aux préposés du front-office de soumettre toute opération de retrait déplacée à l'aval du directeur. Une semaine plus tard, délai autorisé pour effectuer un second retrait, cette jeune femme, qui résidait à l'hôtel Bougaroun, est revenue à l'agence de Collo pour un deuxième retrait. Là, la jeune veuve est tombée dans la souricière tendue par la Badr de Collo. Des policiers sont alors intervenus pour arrêter cette femme escroc. A. B.