Le centre de santé de la daïra d'Iferhounène (60 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou), constitué en EPSP le 19 mai 2007 dans le cadre de la dernière restructuration des établissements de santé de proximité, assure la gestion de 6 polycliniques et de 25 salles de soins. Le champ d'activité de cette structure s'étend sur 2 daïras, à savoir Iferhounène et Aïn El Hammam, autrement dit un total de 7 communes, ce qui demande des moyens colossaux pour assurer notamment une médication rapprochée vis-à-vis des citoyens. Cette restructuration vise à rapprocher les soins du malade, selon le directeur de l'EPSP d'Iferhounène, M. Lounis. Interrogé à ce sujet, ce responsable explique que “cette réforme a pour objectif de rapprocher en premier lieu le service médical du citoyen et, en deuxième lieu, d'assurer des consultations de spécialités ; ce qui contribuera fortement à désengorger les services hospitaliers bien des fois saturés”. Notre interlocuteur ajoute à ce propos que la population n'arrive pas à se déshabituer des hôpitaux en raison de son accoutumance : “Pourtant, nous pouvons assurer des soins qui ne nécessitent pas obligatoirement un déplacement vers un EPH. Nous avons même un “clyno-mobile“ qui assure des soins au niveau de trois villages, à savoir Taka n'At Yahia, Tirourda et Beni Mahmoud. Ce dispositif compte une équipe médicale qui se compose d'un dentiste, d'un médecin et d'un infirmier…”, précise M. Lounis. A ce dispositif s'ajoutent aussi des journées de consultations préventives au sein des établissements scolaires et autres structures éducatives. Une manière de faire dans l'orientation et la prophylaxie, notamment pour lutter contre les fléaux sociaux : tabagisme, drogue, alcoolisme…. Pour notre source, chaque jeune prévenu sur ces dangers est un malade de moins, ce qui rentre dans une vision durable de la santé. Pour cette année, le PGRH (Plan de gestion des ressources humaines) prévoit l'affectation de 10 médecins dans la région, ainsi que l'ouverture d'une UDS (Unité de dépistage et de suivi) dans la commune d'Illiltène ; une structure tant attendue par la population scolaire de la localité. Celle-ci ne dispose pas encore d'ambulance, en dépit de son éloignement de quelque 15 km du chef-lieu de daïra, une situation qui rend indispensable, voire impérative, la disponibilité d'un tel véhicule. L'EPSP d'Iferhounène ne dispose que de 4 ambulances dont l'une en mauvaise état, ce qui reste insuffisant pour un établissement qui prend en charge 6 polycliniques et 25 salles de soins. C'est pourquoi cet EPSP souffre sérieusement du manque d'un véhicule de liaison adéquat à cette zone montagneuse, d'ambulances et d'un clyno-mobile tout-terrain dont la nécessité s'impose, particulièrement en hiver. La commune d'Illiltène par exemple arrive difficilement à évacuer ses malades pendant les chutes de neige. Et faute de véhicule approprié, il y est arrivé moult fois d'utiliser la camionnette 4x4 de l'APC pour déplacer des parturientes et autres cas d'urgence vers des structures de santé. En dépit des efforts consentis, l'automédication, due certainement au manque de conscience ou à la mauvaise habitude, reste encore de mise. Et dire que la consultation d'un médecin du secteur public ne coûte absolument rien. D'où la nécessité de sensibiliser les adeptes de l'automédication sur les dangers de cette pratique qu'il faudrait proscrire. Kocila TIGHILT