L'analyse des prélèvements d'eau d'irrigation utilisée ayant confirmé sa pollution, une superficie de quelque trois hectares de choux-fleurs en pleine production a été détruite, il y a près d'une semaine, par les services communaux de Aïn Sidi Chérif, une commune située à une douzaine de kilomètres au sud de la ville de Mostaganem. L'agriculteur indélicat était récidiviste, quant à cette sinistre œuvre de mauvais aloi de recourir, à moindres frais, à l'utilisation des eaux usées pour irriguer ses productions maraîchères. La saison passée, il fut également appréhendé, mais sa production de pomme de terre, qui était à son ultime stade de développement végétatif, échappa tout de même à la destruction. Sa parcelle étant localisée à quelques encablures à l'aval de l'agglomération, il avait pris habitude à recueillir dans une fosse creusée sur le cours des eaux usées qui débordaient de la station de lagunage censée être le réceptacle du réseau d'assainissement de l'agglomération de Mesra voisine. Cette pratique potentiellement dangereuse en matière de santé publique n'est ni un cas isolé ni une “spécialité” des agriculteurs de Aïn Sidi Chérif. De par l'interdiction décrétée en matière de forages déclarés prohibés afin de préserver la nappe phréatique en constant rabattement, mais également en raison des défaillances des réseaux d'assainissement au-delà des agglomérations et centres urbains desservis, qui fuient abondamment en pleine nature, nombreux sont les opportunistes ayant la chance que leurs parcelles de terre agricole soit traversées ou mitoyennes aux cours des effluents non traités, qui sont tentés par l'utilisation des eaux usées. Une tentation à bien des égards hautement nourrie du moment que la “précieuse eau” est offerte gratuitement et que son détournement ne nécessite pratiquement pas de frais supplémentaires. De temps à autre, certains sont épinglés, mais certainement qu'ils sont davantage innombrables à n'avoir été jamais débusqués. M. O. T.