Contrairement aux fellahs, à chaque orage, les populations, dont les habitations jouxtent les oueds à Oum El-Bouaghi, sont sur le qui-vive à cause du risque d'inondations. Ils sont près de 400 000 citoyens concernés par cette menace permanente des crues des oueds. La wilaya, qui s'étend sur une superficie de plus de 7 600 km2, est limitée de toutes parts par les éventuelles crues des oueds constituant un véritable danger pour les citoyens et leurs biens. Même les agglomérations qui ont carrément recouvert les oueds les traversant, à l'exemple du chef-lieu de wilaya, voient les eaux des fortes chutes de pluies défiler dans les artères de la ville en emportant tout sur leur passage, laissant derrière elles un aspect hideux des routes et rues que les travailleurs de la voierie de la municipalité peinent à entretenir. Les habitants de la daïra Meskiana, notamment ceux de la cité Zaouaga-Layachi et de Meliana ainsi que ceux empruntant le CW4 reliant la commune rurale de Blala, demeurent sous la menace permanente des crues de l'oued Abed. Dans le souci d'assurer la protection de la ville de Meskiana des risques d'inondations, un projet a été retenu par les pouvoirs publics, certes, mais la puissance des eaux à chaque intempérie risque de compromettre le projet lui-même. Aïn Beïda, la plus grande agglomération de la wilaya avec près de 200 000 habitants est lotie face aux risques d'inondations. Plus d'une centaine de familles habitant la cité Soumam demeurent aussi sous la menace permanente des eaux, notamment celles logées dans des habitations précaires. Ces dernières souhaiteraient l'intervention des pouvoirs publics pour les transférer vers un autre lieu d'autant plus que la commission mise en place auparavant avait confirmé le risque pesant sur de nombreux habitants. Toutefois, ces mêmes habitants se sont opposés auparavant à une décision de démolition décidée par le passé par les pouvoirs publics. Dans le même contexte, la région ouest n'est pas, elle non plus, épargnée par ces risques en raison de la présence de nombreux oueds menaçants, notamment oued Mloul, constamment alimenté par oued Seriana, qui menace en permanence les communes de Souk Naâmane et Bir Chouhada. Dans les localités d'Aïn El Bordj et El Amiria, qui sont traversées par des oueds, plus de 700 habitants sont sous la menace permanente des eaux à chaque intempérie, comme celles qui ont causé la fermeture, la dernière fois, du chemin de wilaya reliant Aïn El Bordj à Aïn Diss. À Aïn M'lila, en plus des aménagements — canaux supplémentaires pour dégager les eaux de pluie — au niveau de la région de oued Belaâguel, les autorités ont transféré les riverains vers d'autres lieux. Enfin, au niveau de la daïra d'Oum El Bouaghi, notamment la commune de Aïn Zitoun, l'oued traversant douar Draâ Tafza menace avec ses crues une trentaine de familles et un cheptel de plus d'un millier d'ovins. Des mesures ont été prises par le chef de l'exécutif, lors de sa dernière tournée, quant à la programmation de ponts pour désenclaver la région et faciliter le déplacement des populations ainsi que le renforcement des canaux et la réhabilitation du collecteur des eaux pluviales. L'hiver s'est installé et les responsables concernés doivent prendre le taureau par les cornes pour prévenir tout éventuel risque d'inondation ! Kouider Messaad