Les constructeurs américains et européens multiplient les appels au secours face aux risques de faillite dans un secteur frappé de plein fouet par la crise, nourrissant l'inquiétude des marchés face à l'ampleur du ralentissement économique mondial. Aux Etats-Unis, les patrons des “Big Three” américains General Motors, Ford et Chrysler ont tenté de convaincre le Sénat de leur accorder un crédit-relais de 25 milliards de dollars (20 milliards d'euros) pour survivre à la crise. Le P-DG de Chrysler, Robert Nardelli, a affirmé que son groupe ne pourrait plus fonctionner normalement “sans un soutien financier immédiat” de l'Etat fédéral. Il a agité l'épouvantail d'une faillite et de 56 000 emplois supprimés. Le patron de Ford, Alan Mullaly, a également mis en garde contre un “effet dévastateur sur l'ensemble des constructeurs, des équipementiers et des concessionnaires” si l'un de ses concurrents s'effondrait. Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a de nouveau refusé qu'une partie des 700 milliards de dollars affectés au sauvetage du système financier serve à soutenir l'économie, en particulier le secteur automobile. Hier, le premier constructeur automobile japonais Toyota a annoncé l'arrêt de sa production dans toutes ses usines aux Etats-Unis et au Canada pendant deux jours en décembre en raison de la chute de la demande locale. L'automobile est aussi l'objet de toutes les attentions en Europe, où les constructeurs suivent le mouvement américain et se tournent aussi de plus en plus vers les autorités. Le président du groupe Fiat, Luca Cordero di Montezemolo, a jugé hier “nécessaires” des mesures de soutien à l'industrie automobile européenne, pour ne pas la désavantager face à son homologue américaine. Même son de cloche à Londres, où le secteur automobile a écrit au gouvernement pour lui demander un soutien. Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, dont le pays préside l'UE, a jugé que des “mesures ciblées et temporaires” de soutien au secteur automobile européen pourraient être “utiles” pour affronter.