Le SG du Nahda refusera de se prononcer sur l'élection présidentielle prévue dans sept mois, considérant que “c'est encore tôt pour se prononcer”. Le quatrième congrès du mouvement Nahda s'est tenu hier après-midi à l'hôtel Hilton. Un congrès “expéditif” tenu à huis clos, du fait qu'il n'y a pas d'enjeux majeurs, ni un semblant de contestation au sein du mouvement. Un congrès pour la forme, en quelque sorte, d'autant plus qu'il se tient au moment où se termine l'université d'été du mouvement. Les congressistes devraient élire le madjliss echoura, qui élira à son tour, dans un délai de 21 jours, le secrétaire général et les membres du bureau national. Fateh Rebaï, le SG sortant, devrait être reconduit, sans grande surprise. Ce dernier, dans un discours prononcé à l'ouverture des travaux du congrès, a réitéré les positions de principe du parti, en commençant par dénoncer les derniers attentats terroristes et rappeler les noms des militants de son mouvement assassinés par le passé par les groupes terroristes. Tout en affirmant que “le pouvoir est responsable de la non-prise en charge des effets de la tragédie nationale”, le SG de Nahda estimera que la réconciliation nationale a donné quelques résultats probants. Toutefois, poursuit-il, cette démarche a besoin d'une “redynamisation”. Fateh Rebaï émet des doutes quant à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et l'UPM. Sur ce dernier, il fustigera “toute tentative de normalisation avec l'entité sioniste, sous quelle forme qu'elle soit”. Il indiquera que son mouvement appellera au retrait du projet de loi de finances complémentaire et que ses députés feront tout pour empêcher son adoption. à notre question sur les raisons de cette farouche opposition, Fateh Rebaï rétorquera que “le projet comporte plus de 26 taxes. Mais ce qui nous inquiète le plus, c'est l'autorisation de la commercialisation des boissons alcoolisées. Rien que pour cet article, nous rejetons cette loi”. En revanche, le SG du Nahda refusera de se prononcer sur l'élection présidentielle prévue dans sept mois. “C'est encore tôt pour se prononcer. Le madjliss echoura débattra de ce sujet en temps opportun. Nous ne sommes pas pressés.” Il restera évasif concernant la position du MN par rapport à la révision de la Constitution : “Nous attendons de voir le projet pour nous prononcer.” Le MN, qui avait choisi, lors de son 3e congrès, de se placer dans “l'opposition positive”, plaide présentement pour “une opposition constructive”. Il chercherait apparemment une place parmi la coalition présidentielle. Le portrait du président Bouteflika était mis bien à l'évidence au milieu de la tribune du congrès. La présence de Salah Goudjil, du FLN, et de Abou Djerra Soltani, du MSP, complète le décor d'un congrès — encore un — où l'unanimisme bat son plein Autour du congrès - Une nouvelle version de l'hymne national a été servie aux congressistes qui n'ont pas manqué d'exprimer leur étonnement, obligeant le bureau du congrès à présenter ses excuses, tout en affirmant que c'est la version disponible à l'hôtel Hilton. - Parmi les invités, l'on note la présence de délégations de partis islamistes mauritaniens et soudanais. Du côté des personnalités algériennes, celle de Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication, était la plus remarquée. - Abou Djerra Soltani a un énorme succès auprès des militants du MN qui l'ont entouré de toutes parts pour le saluer et se prendre en photo avec lui. - Comme tous les congrès des partis islamistes, celui du MN n'a pas dérogé à la règle : les femmes militantes sont venues avec leurs enfants en bas âge, donnant aux présents l'impression de se trouver dans une pouponnière.