Une pétition est en train de circuler pour convoquer une réunion extraordinaire du madjliss echoura. Le torchon brûle entre les cadres du MSP et le chef de file islamiste après la désignation de ce dernier comme ministre d'Etat au sein de l'Exécutif après le remaniement gouvernemental opéré dimanche dernier. Selon des indiscrétions, une pétition est en train de circuler pour convoquer une réunion extraordinaire du madjliss echoura instance suprême entre deux congrès afin de trancher le sort du leader du MSP. La tenue de la réunion est prévue pour le 15 juin mais les protestataires comptent peser de tout leur poids pour que cette structure soit convoquée de toute urgence et mettre le chef de file du MSP devant le fait accompli. Ou il se retire du gouvernement où il essuiera un retrait de confiance. Une éventualité très persistante si l'on se réfère aux déclarations des uns et des autres. Il faut rappeler que la crise au sein du MSP remonte à la mort du cheikh Nahnah. L'on se souvient de la guerre des tranchées qui a caractérisé la succession du défunt. Selon les mêmes indiscrétions, ce n'était que partie remise car la crise est encore latente et elle pourrait prendre des proportions plus importantes dans les jours à venir. Les mécontents qui font partie de la commission des Cinq, reprochent à Boudjerra Soltani de ne pas les avoir consultés concernant le poste de ministre d'Etat qu'il vient de regagner au sein du nouveau gouvernement. Ses collègues le soupçonnent de les avoir fourvoyés et d'avoir négocié avec le président en vue d'obtenir ce poste sans les tenir au courant. Hier au CIP, à l'occasion d'une rencontre sur le thème sur la liberté de la presse, les antagonistes qui ont actionné cette affaire ont fait des déclarations à la presse présente en force alors que le leader du MSP qui avait inauguré la journée a esquivé les questions des journalistes en filant en trombe dans sa voiture. Ses détracteurs, quant à eux n'ont pas hésité à le charger en son absence. Aderrahmane Saïdi a affirmé que Boudjerra Soltani ne les pas informés concernant ses nouvelles fonctions ministérielles. «Nous l'avons su le jour même du remaniement. Boudjerra nous a dit que c'est la décision du président de la République. Si on avait eu le choix , on aurait mis le holà.» Et d'ajouter: «C'est à la commission des Cinq composée de ma personne, de Abderazak Mokri, de Abdelmadjid Menasra, du Chef du MSP, et du président du madjliss echoura Mohamed Magharia, de décider si le poste de ministre conviendrait au chef du parti. Or il y a eu entorse au «ourf» auquel tout militant de notre parti doit se soumettre». Abdelmadjid Menasra pour sa part était outré: «Nous n'acceptons pas que le chef de notre parti soit sous les commandes d'un autre chef de parti», allusion faite au chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. Et d'enchaîner: «Il nous a dit que c'était la décision du président de la République et qu'il n'avait eu aucune tractation à ce sujet.» Quant à El Hadj Slimane, ancien membre du bureau national et membre du madjliss echoura c'est le conseil qui prendra les mesures qui s'imposent. «Nous voulons préserver notre autonomie.» Si le problème de l'indépendance du parti est mis en exergue, c'est parce qu'aujourd'hui le MSP semble réellement piégé.