La Confédération algérienne du patronat (CAP) n'est pas contre l'ouverture du marché. Cependant, comme l'a souligné à maintes reprises le président de cette organisation patronale, M. Boualem M'rakech, “il faut, d'abord, compter sur soi”, l'investisseur direct étranger, “qu'il ne faut pas mettre de côté”, ne doit être qu'un complément. Le président de la CAP, “invité de la rédaction”, une émission de la Chaîne III, diffusée, hier matin, estime que les dernières mesures prises par le gouvernement ne constituent pas un frein pour les investisseurs étrangers. Il estime que les mesures en question vont consolider une action à l'égard du produit national, explique le premier représentant de la CAP, s'appuyant sur les déclarations du directeur général du FMI, prononcé en Libye estimant qu'“il ne faut pas compter sur l'Europe”. Les résultats, des investissements directs étrangers “ne sont pas probants”, regrette M. Boualem M'rakech, joint par téléphone. Le président de la Confédération algérienne du patronat plaide pour un investissement direct étranger, “productif, avec apport et transfert technologiques”. “C'est ce qui est attendu d'un investisseur étranger”, nous a expliqué M. M'rakech. Le président de la CAP, sur les ondes de la radio, a précisé que “dans le système économique mondial actuel, tous les pays essayent de contrôler et d'appliquer ce genre de textes ainsi que des mesures internes afin de préserver et de protéger leurs entreprises et leurs économies nationales”. M. Boualem M'rakech insiste : “La CAP est pour une économie de marché compétitive.” Pour autant, souligne le premier responsable d'une des plus importantes organisations patronales, la crise financière actuelle appelle à des remises en cause et des questionnements sur la mondialisation et la régulation de l'?tat. Le président de la CAP estime que le rôle régulateur de l'?tat se pose, aujourd'hui, avec acuité. “La régulation est plus que nécessaire pour développer une capacité de production endogène capable de compléter les revenus tirés des hydrocarbures”, a indiqué M. Boualem M'rakech, revendiquant plus de moyens permettant à l'entreprise nationale de profiter de la commande publique. Il faut aussi assainir l'environnement de l'entreprise. Le président de la Confédération algérienne du patronat se dit réjoui que la mise à niveau des entreprises privées soit au centre des préoccupations du gouvernement. Ce programme a été présenté récemment aux responsables d'associations patronales. Cependant, M. Boualem M'rakech rappelle que son organisation avait, il y a quelques années, signé un accord avec l'Union européenne pour la mise à niveau de 1 500 entreprises, en présence des ambassadeurs des pays de l'Union européenne et d'un ministre algérien. “Malheureusement, les banques et les institutions financières n'ont pas voulu financer une partie du programme”, regrette le président de la CAP. M. M'rakech parle “d'un ralentissement des réformes économiques, doublé d'un dysfonctionnement”, suggérant de mettre l'entreprise au centre “des politiques économiques publiques” et créer les conditions “de la reconquête du marché intérieur”. Du coup, le président de la CAP estime qu'il faut “fixer définitivement le rôle du secteur privé”. M. Boualem M'rakech appelle à “une concertation approfondie” avec les pouvoirs publics. Meziane Rabhi