Mise à niveau des entreprises, développement de la production locale pour réduire les importations, organisation du marché intérieur, telles sont quelques grandes lignes esquissées lors des auditions du chef de l'Etat. Le plan d'action, “pour la mise en œuvre du programme du président de la République”, demandé au gouvernement et réitéré, avant-hier, par le chef d'Etat au Premier ministre, sera soumis au Parlement après examen en Conseil des ministres. “Le Parlement aura ainsi l'occasion de prendre connaissance des étapes franchies ainsi que de celles qui marqueront l'action du gouvernement durant les mois à venir”, a annoncé, avant-hier le premier magistrat du pays, lors de la réunion du Conseil des ministres. Pour rappel, le gouvernement a mis sur pied “un groupe de travail chargé de finaliser le projet de plan d'action avant la fin de ce mois”. Si rien n'a été dévoilé pour le moment, les audiences du président de la République, consacrées aux différents secteurs, organisées en septembre dernier, peuvent renseigner sur les priorités du gouvernement. Le Premier ministre a déjà donné le ton. “Le gouvernement a l'intention de continuer la dynamique des investissements, même si les experts ne sont pas d'accord avec moi”, a indiqué, lundi dernier, M. Ahmed Ouyahia. Pour le gouvernement, il est impératif que l'économie nationale récupère aujourd'hui les décisions de croissance dans le cadre d'un développement endogène. La croissance, “molle et instable” de notre économie et les revenus de l'Etat sont très dépendants du secteur des hydrocarbures. Il faut donc sortir de cette dépendance des hydrocarbures. Le président de la République, lorsqu'il a auditionné le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, a chargé le gouvernement de reconstituer et développer nos capacités industrielles et technologiques pour aller vers la diversification de l'économie et l'intégration positive au marché international. Il est question de donner un nouvel élan à la mise à niveau des entreprises. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a, d'ailleurs, invité la semaine passée les organisations patronales à prendre connaissance du programme de mise à niveau, qui toucherait 2 500 entreprises, concocté par son département. Concernant le secteur de l'énergie, on évoque, de plus en plus, le développement des énergies nouvelles et renouvelables, qu'il s'agisse du solaire, de l'éolien, et, à moyen terme, de l'énergie nucléaire à usage civil ainsi que la promotion locale d'une industrie de raffinage et de pétrochimie à même d'augmenter la plus-value des hydrocarbures. Il s'agira aussi de développer les capacités de production d'électricité, en vue de répondre à la demande locale sans cesse croissante. En matière d'agriculture, le soutien de l'Etat doit se focaliser davantage sur les productions de base, y compris la production laitière et celle des viandes. “Un programme national doit être tracé et mené avec détermination et tendre vers l'autosuffisance alimentaire du pays”, a ordonné le président de la République. Il s'agit d'améliorer l'activité agricole et l'élevage par la relance de la mécanisation des cultures, la production des fertilisants, la production locale des semences, le développement des capacités nationales de stockage et de conservation, et par la promotion de l'industrie agroalimentaire. Cela doit entraîner le développement des industries et services d'accompagnement. Parallèlement, le chef de l'Etat a chargé le gouvernement de veiller pour que le programme quinquennal 2009-2014 prenne en charge la réalisation d'un réseau de marchés de distribution d'envergure nationale, régionale, locale et même de proximité, en soulignant la nécessité d'ériger le contrôle et la régulation du champ économique en véritable priorité nationale.