Le programme d'investissements publics ne sera pas révisé en raison de la crise financière mondiale, a insisté le chef de l'état. Le Conseil des ministres a approuvé, dimanche dernier, le plan d'action élaboré par le Premier ministre Ouyahia, pour la mise en œuvre du programme présidentiel, en application des dispositions introduites par la dernière révision constitutionnelle. Ce document sera présenté prochainement à l'APN, indique le communiqué officiel, rendu public à l'issue de la réunion. “Ce document, lit-on dans le texte, expose la démarche par laquelle le gouvernement entend poursuivre l'exécution du programme présidentiel.” Il prend également en charge les directives émises par le chef de l'Etat, notamment lors des réunions restreintes qu'il a personnellement présidées en septembre dernier sur les différents dossiers. Le communiqué fournit quelques indications sur les grandes lignes de ce plan d'action. Il s'agit fondamentalement de poursuivre les réformes entamées lors des deux mandats.“Il ressort de ce plan d'action que le gouvernement veillera à faire avancer les différentes réformes et mutations destinées à renforcer l'Etat et à améliorer la gouvernance dans le secteur de la justice, de l'éducation, des collectivités locales, de l'administration économique, de l'aménagement du territoire et de l'environnement…” Le même effort sera consacré à la poursuite du développement économique, de la réalisation des infrastructures de base et de la promotion de l'emploi, d'autant que les chantiers définis dans le programme présidentiel ont déjà très considérablement avancé dans tous les domaines. Il en sera de même en matière de développement humain, à savoir l'éducation, l'enseignement, la formation, la recherche scientifique, la santé et l'amélioration des conditions de vie des citoyens. Le chef de l'Etat est intervenu pour souligner qu'il n'y aura pas de pause en raison de l'élection présidentielle prévue en avril prochain. “Il est vrai que le pays se dirige dans quelques mois vers une échéance électorale majeure, mais cela ne doit nullement influer sur l'exécution de notre programme de travail, car il y va du quotidien des citoyens.” Le financement de ce plan d'action est disponible. “Les ressources financières sont disponibles dans le cadre des crédits votés, les programmes sont déjà, dans leur totalité, à un stade de réalisation bien avancé et nos instructions ont été clairement énoncées sur les différents dossiers.” Le chef de l'Etat invite le gouvernement à plus de dynamisme : “Tout attentisme doit être banni du processus de développement national et en cela, il revient au gouvernement de donner l'exemple.” Le communiqué laisse entendre que le programme d'investissements publics ne sera pas révisé en raison des effets de la crise financière mondiale sur l'Algérie. “La crise économique mondiale quelle que soit sa durée sera par nature conjoncturelle alors que les problèmes de développement de notre pays sont, quant à eux, à enjeux structurels. Ils doivent être pris en charge sans trêve, qu'il s'agisse des réponses aux attentes des citoyens, de la construction des infrastructures de base, de la relance de la production ou de l'appui à la croissance.” Le texte suggère que l'Algérie a les capacités financières de poursuivre le programme de relance économique, voire de lancer un nouveau plan quinquennal aussi ambitieux. “L'Algérie possède les moyens d'une telle politique.” Mais attention aux surcoûts. Il faudra rationaliser, maîtriser davantage les dépenses publiques. Accorder plus d'importance à l'entreprise. “Il s'agit également d'accorder plus d'attention aux incitations requises pour le développement de l'économie productive des biens et services dans le but de diversifier l'économie et de créer des emplois en nombre toujours plus importants.” En fin de compte, ce communiqué laconique sur le plan d'action du gouvernement Ouyahia ne fournit pas de détails sur son contenu et son financement, préférant maintenir le suspense. K. Remouche