Selon l'initiateur du projet, les conflits internes des clubs, le mauvais choix des entraîneurs et des joueurs et le comportement irresponsable des staffs dirigeants sont les facteurs majeurs de ce fléau. Les supporters viennent en dernier lieu. Ils sont “victimes” de cette situation. La Fédération nationale des clubs de supporters algériens est née mercredi à Alger. L'annonce a été faite par Abdelkrim Abidat, président de l'organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse lors d'une conférence de presse animée au Forum d'El moudjahid. Cette fédération s'est fixé comme objectifs de faire avancer la culture du fair-play dans le milieu sportif et faire face à la violence dans les stades. Avec la création de cette nouvelle organisation, le club le plus fair-play se verra attribué le Trophée national de la réconciliation sportive et un bus du fair-play. Selon Abidat, pour accéder à ce titre, les clubs doivent travailler dur. “Ce trophée ressemble à la Coupe d'Algérie. Les équipes doivent travailler durement pour le remporter. Idem pour les supporters appelés à plus d'esprit sportif dans les tribunes et devant les enceintes sportives”, a déclaré Abidat. L'attribution de ce titre honorifique se fera selon certains critères, dont le meilleur accueil réservé à l'équipe adverse, la bonne organisation des tribunes, le bon encadrement de supporters, l'ambiance et l'animation saine, la décoration des carrés des supporters et la confection d'un slogan de tolérance, voire vides d'injures et d'obscénités et, pour finir, la capacité des supporters à maîtriser leur colère lors d'une défaite. Pour que ce projet réussisse, l'association que dirige Abidat a mis au point une stratégie qui consiste en la restructuration des clubs, l'encadrement des jeunes supporters, la communication, la sensibilisation pour motiver les jeunes supporters à remporter cette coupe. Durant son exposé, l'orateur a mis en place une pyramide de sept niveaux pour identifier les principales raisons et acteurs dans la propagation de ce fléau qui dépasse les frontières des stades. Selon lui, les conflits internes des clubs se hissent en tête de liste. Suivis du mauvais choix des entraîneurs et des joueurs. Vient se greffer le staff dirigeant qui chauffe à blanc les joueurs avant le début de la rencontre, l'ingérence des dirigeants dans le travail des entraîneurs, l'arbitrage défaillant, les mauvais résultats des clubs, l'absence d'infrastructures “buvettes, toilettes et animation avant le début de la rencontre et durant la mi-temps à l'extérieur des tribunes”. À ses yeux, les supporters viennent en dernier lieu. Ils sont “victimes” de cette situation. Il dira à ce propos que les jeunes qui viennent assister au match se trouvent livrer à eux-mêmes. Ils attendent des heures pour que le stade ouvre ses portes. Le seul moyen pour “tuer” le temps est de s'adonner à l'absorption de produits illicites et prohibés par la loi. À propos du statut et du financement de cette instance, Abidat a affirmé que “cette fédération est une organisation non gouvernementale (ONG) et elle s'inscrit dans le programme associatif. Son financement est le même que pour toute association (la contribution de l'Etat, les moyens personnels et le sponsoring)”. Pour finir, l'intervenant appelle le ministère de la Jeunesse et des Sports et la FAF à travailler en collaboration avec son organisation pour l'éradication de ce mal social qui ronge notre jeunesse et la société avec. “La Fifa s'est intéressée à notre projet et elle veut même suivre notre expérience en matière de lutte contre la violence dans les stades. Alors, pourquoi le ministère et la FAF refusent d'adhérer à ce concept ?”, s'interroge-t-il pour conclure. DJAZIA SAFTA