Après les Algériens de Guantanamo et ceux détenus en Libye, un autre dossier pourrait bientôt atterrir sur le bureau des Affaires étrangères et intéresser également Farouk Ksentini. Des Algériens sont actuellement incarcérés dans des prisons irakiennes, condamnés à de lourdes peines d'emprisonnement, mais qui continuent toujours à crier leur innocence. L'information a été relayée par le quotidien saoudien Charq El-Awsat, basé à Londres, dans son édition de mercredi dernier, dans un reportage consacré aux 260 détenus arabes dans la prison de Soussa près de Souleimania, au Kurdistan. Citant des ressortissants tunisiens, saoudiens ou encore syriens, le reportage s'arrêtera sur le témoignage de l'Algérien Khaled Abderrahmane qui s'interroge encore sur les raisons de sa condamnation. “Comment peut-on me condamner pour violation de frontière, alors que je suis naturellement résident en Irak, étant étudiant à l'université de Bagdad ?” soutient-il. Khaled, qui s'en remet à l'ambassade algérienne à Bagdad, accuse les Américains d'avoir monté tout un scénario pour l'inculper en confisquant notamment son passeport, “preuve de mon innocence”. Condamné à 15 ans, Khaled a jusque-là passé 4 ans derrière les barreaux, transféré de la sinistre Abou Ghraïb à Soussa en passant par la prison de Badoch. Profitant des colonnes du quotidien saoudien, Khaled Abderrahmane lance un véritable appel à l'aide à l'adresse du gouvernement algérien accusé d'avoir “laissé tomber ses ressortissants en ne leur envoyant ni officiel ni avocat pour leur défense”. Le cas de l'Algérien n'est pas unique puisque la plupart de ses codétenus arabes se disent également victimes des Américains. Rappelons qu'en 2005, l'Algérie avait perdu deux de ses diplomates en poste à Bagdad, son chef de mission diplomatique Ali Belaroussi et l'attaché diplomatique Azzedine Belkadi, assassinés par la branche irakienne d'Al-Qaïda après leur enlèvement. Se contentant depuis du minimum diplomatique, l'ambassadeur d'Algérie accrédité à Bagdad est basé à Amman ; Alger s'apprêterait pourtant à rouvrir sa chancellerie prochainement dans la capitale irakienne. S. O.