Le président libyen Mouamar El Gueddafi a décrété une grâce au profit des 56 détenus algériens condamnés, entre autres, à l'amputation de la main et à la perpétuité. Après une longue incarcération dans des conditions inhumaines, ces Algériens vont enfin revenir chez eux grâce au combat mené depuis des mois par leurs proches. Bonne nouvelle pour les 56 détenus algériens condamnés à des peines de prison en Libye. Menacés d'amputation de la main, d'emprisonnement à vie et de peines d'incarcération allant de 6 mois à 15 ans, ces Algériens vont finalement rentrer incessamment chez eux. Ils ont bénéficié d'une grâce présidentielle décrétée par le président libyen Mouamar El Gueddafi. Depuis des mois, leurs familles ne cessent de faire du porte-à-porte pour sensibiliser les autorités algériennes sur leur cas, d'autant plus que 8 d'entre eux, dont 2 femmes, sont condamnés à l'amputation de la main, 8 à la peine capitale et 8 autres à perpétuité, alors que certains attendent depuis des années un procès. Il y a moins d'un mois, ces familles ont saisi la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH), présidée par Farouk Ksentini, pour l'exhorter à transmettre au président de la République leurs doléances. Les représentants de cette structure ont tenu à affirmer avoir saisi le ministère des Affaires étrangères sur cette affaire dès qu'ils ont été informés. « Nous avons demandé à ce que des démarches immédiates soient entreprises et d'ouvrir une enquête afin de connaître les dessous de l'affaire », tout en assurant qu'ils présenteront le dossier à la Présidence une fois toutes les données réunies. Le représentant des familles des détenus, Abdelkader Kacemi, avait expliqué que 52 à 56 Algériens étaient détenus dans les établissements carcéraux en Libye. Certains d'entre eux ont bénéficié d'une grâce décrétée par le dirigeant libyen Mouamar El Gueddafi, depuis des années, mais n'ont pas été libérés. S'exprimant sur le sujet, maître Ksentini a ouvertement dénoncé les peines encourues par certains détenus algériens. Il a qualifié la décision d'amputation de la main de pratique extrêmement ahurissante, tout en précisant que « l'Etat algérien n'a jamais tourné le dos aux problèmes de ses ressortissants à l'étranger ». Au début de cette semaine, Ksentini est revenu sur le sujet en affirmant que les autorités algériennes ont entamé des démarches pour remédier à cette situation plus que critique. « Nous avons demandé à ce que ces prisonniers soient rapatriés dans leur pays pour purger leurs peines ici », a-t-il dit. Hier, l'information de leur libération a été reçue avec une grande joie par les représentants des familles qui devaient tenir durant la même journée (hier) un sit-in de protestation devant la commission des droits de l'homme à Alger afin d'interpeller les pouvoirs publics sur la question. L'annonce de la décision par les autorités libyennes a été accueillie avec satisfaction.