«Face à la situation des ressortissants algériens emprisonnés dans les pays étrangers, en particulier, ceux détenus en Libye, en Espagne et à Guantanamo, les autorités algériennes s'occupent très sérieusement de ce dossier», a annoncé, jeudi dernier, M. Mustapha Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, (CNCPPDH). Cependant, M. Farouk Ksentini, qui s'est exprimé sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale, a ajouté que les autorités algériennes ne restent pas les bras croisés devant la situation de ses ressortissants et que le ministère algérien des Affaires étrangères “s'occupe très sérieusement” des dossiers de ces personnes. Il a noté que l'intérêt porté par les autorités algériennes au sort des prisonniers, fait que les pays concernés ont conscients des responsabilités qui leur incombent pour ce qui est de leur traitement. En outre, le président de la Commission consultative nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), a affirmé que les autorités algériennes emploieraient tous les moyens pour faire la lumière sur l'affaire des prisonniers algériens incarcérés dans les prisons libyennes. Il a rappelé que la Commission avait saisi le ministère des Affaires étrangères dès qu'elle fut informée de la question des prisonniers algériens en Libye et lui a demandé d'entreprendre des démarches immédiates et d'ouvrir une enquête afin de connaître les dessous de l'affaire. Les familles des prisonniers venues des différentes régions du pays, ont aussi reçu l'assurance, de la part de Farouk Ksentini , que le dossier des détenus, sera soumis à la Présidence de la République, dès que la commission réunira toutes les informations nécessaires. Abordant la question de la peine de mort, l'orateur, qui a réitéré son adhésion à son abolition, a affirmé que cela n'est pas en contradiction avec la charia, avant de se féliciter du fait que l'Algérie soit le seul pays arabe à avoir ratifié la Convention internationale relative à l'abolition de cette peine. «Il faut faire en sorte qu'elle soit abolie pour ne plus en parler», a-t-il dit, soulignant que «l'Algérie devrait suivre dans ce sens, les pays avancés». Par ailleurs, à une question sur le front social, M. Ksentini a rappelé qu'il avait évoqué, récemment, devant la presse, la tension qui s'y observe, niant avoir parlé d'explosion sociale. A ce sujet, il a estimé que cette tension est l'effet direct de l'érosion du pouvoir d'achat des citoyens, appelant les pouvoirs publics à y remédier. “Les droits sociaux font également partie des droits de l'homme”, a-t-il rappelé. Quant au phénomène des harragas, M. Ksentini a estimé que si la loi interdit l'émigration clandestine, les personnes impliquées devraient écoper de sanctions légères. «Il faut être désespéré pour recourir à l'émigration clandestine», a-t-il souligné, appelant à la création d'emplois au profit des jeunes pour qu'ils s'installent dans leur pays.