La société de production audiovisuelle et de communication Procom international et la société tunisienne Dumar Films s'associent et signent une coproduction sous forme d'un long métrage fiction d'une durée de 1h45 intitulé l'Avenue des Palmiers blessés. Le premier tour de manivelle de ce film scénarisé et réalisé par le cinéaste tunisien Abdellatif Ben Ammar aura lieu le 8 janvier prochain dans la capitale tunisienne, Tunis, et le tournage de cette fiction fortement inspirée du réel, durera huit semaines. L'action se passe dans la ville historique de Bizerte. La fiction de Abdellatif Ben Ammar remonte son spectateur vers l'année 1991, dans un contexte de première guerre d'Irak, et présente des personnages entiers… en quête de vérités.L'héroïne, Chama, est une jeune Tunisienne fraîchement diplômée en sociologie et confrontée à l'inévitable problème du chômage. Elle accepte de dactylographier le manuscrit d'un romancier de Bizerte et loge temporairement chez Nabila, une de ses proches amies, mariée à Noureddine, un talentueux musicien désabusé d'origine algérienne. Chama entame le travail et découvre petit à petit le contenu trépidant du manuscrit qui revient sur les évènements de Bizerte 1961, à savoir le conflit qui a opposé la France à la Tunisie (indépendante depuis 1956) autour de la base navale militaire de Bizerte restée en main française. Un affrontement bref mais qui a fait des milliers de morts et de blessés. Parmi eux, le père de Chama… En fait, à travers cette fiction qui se pose entre deux formes de colonisation, deux évènements déterminants de l'histoire du monde d'aujourd'hui, à savoir, Bizerte 1961 et la guerre du Golfe, Abdelatif Ben Ammar traite des “faux intellectuels” qui falsifient l'histoire pour se glorifier eux-mêmes. L'avenue des Palmiers blessés sera interprété par des comédiens des deux côtés, c'est donc une distribution mixte. Pour le casting algérien, Hassan Khachache, qui a notamment incarné Ben Boulaïd dans le dernier Ahmed Rachedi et qui a la cote par les temps qui courent, sera Noureddine. La comédienne Aïda Kechoud campera elle aussi un rôle phare. La musique sera également signée par un Algérien, Farid Aouameur. Quant à l'équipe technique, elle sera également mixte.Financé à 80% par la Tunisie et à 20% par l'Algérie. En effet, le ministère algérien de la Culture a déjà débloqué les fonds, mais l'équipe du film attend toujours le reste du financement de la part de la Télévision algérienne, en pleine mutation avec un nouveau directeur général. Rendez-vous est pris pour le 8 janvier prochain pour le premier tour de manivelle d'un film qui se veut engagé et démystificateur. Sara Kharfi