Il faudra réaliser une capacité additionnelle de production d'électricité de 800 à 1 200 MW par an après 2013. C'est au sein du Comité de concertation sur les investissements dans les secteurs de l'électricité et du gaz par canalisations (Coceg) que le programme indicatif d'approvisionnement a été élaboré, en vertu de l'article 46 de la loi 02-01, avec la collaboration des structures du ministère de l'Energie et des Mines, des agences de régulation et des opérateurs. La commission de régulation recourt aux informations sur les données de base concernant les prévisions des besoins de la clientèle, en provenance de Sonelgaz, Sonatrach et GRTG. Des informations qu'elle a tout loisir de recouper et d'analyser afin d'établir son programme prévisionnel avec un maximum de précision, dans sa globalité. Le Coceg, après avoir validé la méthodologie et les hypothèses utilisées et les prévisions en gaz qui en découlent, a adopté le projet de programme indicatif avant de la soumettre à consultation. Une fois approuvé par le comité directeur du Coceg, fin juillet, le projet de programme a été présenté le 1er septembre 2008 au ministre qui l'a approuvé par décision ministérielle dès le 13 septembre 2008. Le but recherché par ce programme réside dans la connaissance la plus proche des réalités, en ce qui concerne les besoins en gaz de l'ensemble du marché national, avec le maximum de précisions sur le plan régional, en visant l'évaluation la plus précise des capacités de transit nécessaires sur les 10 ans à venir. Ce programme évalue les besoins en gaz selon leur nature : centrales électriques, distribution publique, activité industrielle. Selon les données chiffrées, il apparaît que la consommation globale en gaz a progressé de 4,3% en 2007, par rapport à 2006, avec un niveau de 25,6 milliards de m3 (Gm3). On prévoit pour 2008, une consommation de 27,4 Gm3, soit une hausse de 7,4% par rapport à 2007. Pour la décennie 2008-2017, les tendances ont été définies selon trois scénarios : faible, moyen et fort. Selon ces trois scénarios, la demande du marché national serait de 49,6 Gm3, 55,2 Gm3, et 67,1 Gm3. Début 2008, la division économie de la Creg (Commission de régulation de l'électricité et du gaz) a entamé l'actualisation du programme indicatif des besoins en moyens de production d'électricité paru en 2006, grâce à des informations recueillies auprès des opérateurs sur le terrain. Les conclusions de l'étude montrent qu'après 2013, il sera nécessaire de réaliser, chaque année, une capacité additionnelle de production d'électricité dans une fourchette allant de 800 à 1200 MW, selon les scénarios moyen et fort, tout en faisant face, simultanément, à la demande croissante et aux équipements de production en fin de vie. Les capacités de production actuellement en voie de réalisation s'élèvent à 5600 MW. La capacité totale à réaliser sur la période 2009-2017 s'élève à 9800 MW, soit 4200 MW supplémentaires à réaliser sur la période 2013-2017, pour le scénario moyen, et 11800 MW sont nécessaires avec 6200 MW supplémentaires pour le scénario fort, durant la même période 2013-2017. Transport du gaz : de massifs investissements programmés Les pouvoirs publics ont mis en œuvre une politique favorisant l'utilisation massive du gaz et une forte croissance de la demande en gaz naturel. Pour cela, ils ont développé les infrastructures de transport. Après la découverte du gisement de Hassi R'mel, au début des années 1960 Sonatrach a construit son premier gazoduc qui approvisionnait l'unité de liquéfaction de gaz d'Arzew. En cette époque, le seul réseau qui existait, essentiellement domestique, était celui du gaz de ville, le gaz produit à partir du charbon, et qui alimentait 7 villes sur l'ensemble du territoire national. Dès 1978, 53 localités ont pu être approvisionnées en gaz naturel, alors que les prix du gaz ont été réduits de 50% dès 1968, année où Sonatrach avait commencé à relier les gisements du Sud algérien avec les régions Centre, Est et Ouest, en vue d'alimenter le marché national et de concrétiser les objectifs d'exportation. En parallèle, Sonelgaz développait son réseau haute pression de distribution de gaz, essentiellement destiné à répondre aux besoins des centrales électriques, industriels et domestiques. Le marché national est alimenté par deux types de réseaux : - un réseau principal de transport du gaz constitué d'artères, appartenant à Sonatrach et géré par TRC (transport par canalisations), dont le rôle est d'acheminer le gaz, à partir des champs de production jusqu'aux divers points de livraison et autres unités de transformation clients de deux types de canalisations ; - le réseau de Sonelgaz transport gaz (GRTG), dont le rôle consiste à assurer à partir du réseau Sonatrach, la livraison des différents consommateurs : centrales électriques, industriels, ménages. Les investissements attendus concernent l'extension du réseau GRTG, de 10 000 km en 2017, sans compter les opérations de réhabilitation qui portent sur 500 km de réseau avant 2010. Un réseau qui est passé de 710 km en 1970 à 7361 km en 2007. Quant au réseau amont Sonatrach TRC, il doit être adapté aux besoins futurs, en respectant les normes et standards internationaux. À ce titre, un vaste programme a été lancé destiné à atteindre une longueur totale de 10 470 km en 2010, contre les 7461 km actuels. L'activité de transport du gaz était le monopole de Sonatrach et Sonelgaz, jusqu'aux réformes opérées par la mise en œuvre de la loi 02-01 de février 2002 sur l'électricité et la distribution du gaz par canalisations et la loi 05-07 du 28 avril 2005, relative aux hydrocarbures. Synthèse D. Z.