Le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, a indiqué que Sonatrach reprend l'activité raffinage. Ce qui veut dire que Naftec ne sera plus une filiale du groupe mais intégrée comme division à la société mère. Le président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), M. Chakib Khelil, a estimé lundi que le report de la décision relative à la production des pays de l'organisation à la réunion d'Oran est une stratégie adoptée afin d'évaluer l'évolution du marché. “C'est une stratégie de reporter la décision (de baisse) à la réunion d'Oran le 17 décembre, c'est une excellente décision. ça nous permettra de voir comment le marché réagit pour prendre la bonne décision à Oran”, a déclaré M. Khelil en marge des premières assises nationales sur le développement durable et la préservation de l'environnement. Interrogé sur l'ampleur de la baisse que pourrait décider l'Opep lors de sa prochaine réunion en Algérie, le ministre algérien de l'Energie et des Mines a refusé d'avancer une estimation, jugeant que “cela allait faire réagir le marché”. L'Opep n'exclut pas une réduction “majeure” de son offre le 17 décembre à Oran si le marché se détériore d'ici à là. Mais cet attentisme a été sanctionné par les marchés et les cours du pétrole ont perdu deux dollars lundi. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a frôlé, hier les 46 dollars à Londres, tombant à 46,03 dollars, un niveau plus bas depuis le 18 février 2005, cédant ainsi 1,94 dollars depuis la clôture de la veille, journée où il avait déjà perdu 5,52 dollars. Une nouvelle réduction du quota de production de l'Opep à Oran serait la troisième à intervenir en quatre mois, les deux précédentes n'ayant pas suffi à freiner la chute des cours du pétrole. Sur le retour de Naftec à l'entreprise Sonatrach le ministre a indiqué que l'opération entre dans le cadre de la stratégie de développement de Sonatrach consistant à intégrer ses activités nécessaires au sein de l'entreprise mère pour des besoins de coordination. “C'est une reprise en main par Sonatrach de l'activité raffinage pour les besoins de coordination dans cette activité”, a déclaré M. Khelil en marge des premières assises nationales sur le développement durable et la protection de l'environnement. Le ministre a expliqué que l'existence d'une filiale complètement indépendante intervenant au même titre que l'entreprise mère dans l'activité raffinage poserait toujours problème dans ce domaine. “Il est inconcevable pour des besoins de coordination que Sonatrach qui possède des raffineries et commercialise des produits raffinés ait une filiale indépendante qui fait le raffinage. Certaines activités qui sont nécessaires à Sonatrach doivent lui appartenir et le raffinage fait partie des activités intégrantes de Sonatrach”, a-t-il souligné. Contacté par l'APS, le vice-président de l'activité aval de Sonatrach, M. Abdelhafid Feghouli a indiqué également que l'intégration de l'outil de raffinage à Sonatrach a été rendue nécessaire par “les besoins de cohérence de la chaîne hydrocarbures”. Selon ses explications le contrôle de cette chaîne doit être assuré par une seule entreprise pour ces mêmes besoins de coordination. Si une raffinerie venait à s'arrêter, il serait plus facile à Sonatrach de coordonner en parallèle l'arrêt de certains puits de pétrole pour éviter un surplus de production, a-t-il indiqué à titre d'exemple. L'autre raison qui a conduit Sonatrach à récupérer cette filiale est, selon ce responsable, l'incapacité de Naftec de financer son programme d'investissement estimé à près de 3 milliards de dollars. Sonatrach a déjà injecté 50 milliards de dinars dans sa filiale mais ne peut la recapitaliser à chaque fois qu'elle en a besoin, a-t-il encore estimé en soulignant que le seul moyen pour assurer le développement du raffinage en Algérie est de réintégrer cette activité à Sonatrach. M. Feghouli a par ailleurs fait savoir que la restructuration de Naftec en division de l'activité aval de Sonatrach se fera d'ici à cinq mois au maximum par un processus de fusion-absorption de ses différents actifs. Elle deviendra ainsi la quatrième division de l'activité aval qui compte à présent trois autres divisions, à savoir la division recherche et technologie, celle de la liquéfaction et séparation du gaz GPL et la division développement qui concerne tous les projets de pétrochimie, du GNL, etc. Les capacités de raffinage de l'Algérie estimées actuellement à 500 000 barils/jour devraient atteindre dans un avenir proche 800 000 barils/jour avec la mise en service de la raffinerie de Tiaret, selon ce même responsable. R. E.