Comme l'a annoncé la semaine dernière, la société Naftec, filiale raffinage de Sonatrach, sera bien dissoute. Le processus de réintégration de l'activité raffinage au sein de la société mère serait en phase de finalisation, à partir du 1er janvier 2009. En effet, le P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, a déclaré, auparavant, que Sonatrach étudie deux options de restructuration qui devraient aboutir à la transformation de Naftec, soit en division, soit en direction au sein de la Sonatrach. Par ailleurs, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, est revenu sur la question en marge des premières assises nationales sur le développement durable et la protection de l'environnement. Pour ce dernier le retour de Naftec à l'entreprise Sonatrach entre dans le cadre de la stratégie globale de développement de la Sonatrach, consistant à intégrer ses activités nécessaires au sein de l'entreprise mère pour des besoins de coordination, "c'est une reprise en main par Sonatrach de l'activité raffinage pour les besoins de coordination dans cette activité". Les arguments du ministre consistent à dire que l'existence d'une filiale complètement indépendante intervenant au même titre que l'entreprise mère dans l'activité raffinage poserait toujours problème dans ce domaine. "Il est inconcevable pour des besoins de coordination que Sonatrach, qui possède des raffineries et commercialise des produits raffinés, ait une filiale indépendante qui fait le raffinage". Outre cela, et dans le même sens, certaines activités, qui sont nécessaires à la Sonatrach, doivent lui appartenir et le raffinage fait partie des activités intégrantes de Sonatrach. Par ailleurs, le vice-président de l'activité aval de Sonatrach, Abdelhafid Feghouli, a indiqué également que l'intégration de l'outil de raffinage à Sonatrach a été rendue nécessaire par les besoins de cohérence de la chaîne hydrocarbures. Ce que l'on peut retenir de ces explications, c'est que le contrôle de cette chaîne doit être assuré par une seule entreprise pour ces mêmes besoins de coordination. L'autre raison, qui a conduit Sonatrach à récupérer cette filiale, est, selon ce responsable, l'incapacité de Naftec de financer son programme d'investissement estimé à près de 3 milliards de dollars. Sonatrach a déjà injecté 50 milliards de dinars dans sa filiale, mais ne peut la recapitaliser à chaque fois qu'elle en a besoin, en soulignant que le seul moyen pour assurer le développement du raffinage en Algérie est de réintégrer cette activité à Sonatrach. Cependant, la restructuration de Naftec en division de l'activité aval de Sonatrach se fera d'ici à cinq mois au maximum par un processus de fusion-absorption de ses différents actifs. Elle deviendra, à cet effet, la quatrième division de l'activité aval, qui compte à présent trois autres divisions, à savoir la division recherche et technologie, celle de la liquéfaction et séparation du gaz GPL, et la division développement qui concerne tous les projets de pétrochimie et du GNL. Pour rappel, les capacités de raffinage de l'Algérie sont estimées actuellement à 500.000 barils/jour et devraient atteindre dans un avenir proche 800.000 barils/jour avec la mise en service de la raffinerie de Tiaret. Il est à noter, également, que la société Naftec a réalisé en 2007 une production de 18,98 millions de tonnes (+3% par rapport à 2006) se répartissant notamment entre les carburants, GPL, bitumes et lubrifiants, un chiffre d'affaires de 149,8 milliards de DA et un bénéfice net de 11,24 milliards de DA.