“En Algérie, il y a 13 000 insuffisants rénaux et aujourd'hui, les dons ne se font que par les vivants. Ce n'est pas une solution car ces donneurs sont très peu, c'est pour cela nous voulons créer une banque d'organes à l'échelle nationale car la demande est très forte”, c'est ce qu'a déclaré le Professeur Bouyoucef, chef de service en neurologie au CHU de Blida lors d'un débat organisé a la bibliothèque de l'hôpital Frantz-Fanon de Blida sur le prélèvement d'organes à partir d'un mort encéphalique. Des professeurs venus de tout bord ont, lors de ce rendez-vous, longuement débattu le sujet. A cet effet, ils lancent un appel pour sensibiliser pas uniquement les médecins mais également le corps médical, les associations et de simples citoyens. Le professeur Benyoucef explique encore que les familles refusent qu'un quelconque prélèvement d'organes soit retiré du corps d'un de leur mort malgré l'existence d'une Fetwa qui date de 1985 de plusieurs hommes de religion tels El Karadhaoui ou encore El Boti pour ne citer que ces deux imminents Oulémas de notre siècle et qui autorisent et approuvent de telles pratiques pour sauver des vies humaines. Donc, la sensibilisation concernerait beaucoup plus les familles des morts puisque généralement, elles sont toujours réticentes et évoquent dans la plupart des cas la raison religieuse. “En 1985, il y a eu une Fetwa du haut conseil islamique qui a permis le don d'organes. En Arabie Saoudite où j'ai travaillé pendant quelque temps ; tous les matins, les néphrologues venaient nous faire signer des morts cérébrales. Donc la loi divine existe, la loi humaine existe, donc les gens n'ont rien à craindre”, explique le professeur qui par la même occasion lance un appel en direction de la population algérienne. Pour dire : “La générosité des Algériens est célèbre et elle a dépassé nos frontières. Il ne reste plus qu'un geste de la part des membres de la famille du mort”, a-t-il conclu. K. Fawzi