Les prix du pétrole se rapprochaient à grande vitesse du seuil des 40 dollars, après avoir frôlé 42 dollars à Londres, un niveau plus bas depuis 4 ans, sur un marché dominé par les craintes sur la demande et retenant son souffle avant les chiffres de l'emploi américain. Vers 11H15 GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 42,96 dollars, en hausse de 68 cents par rapport à la clôture de jeudi soir. À la même heure, à New York, le baril de Light Sweet Crude pour la même échéance s'échangeait à 44,37 dollars, gagnant 70 cents. Dans la matinée, le baril est descendu jusqu'à 42,01 dollars à Londres et 43,39 dollars à New York, des plus bas depuis janvier 2005. Les cours ont perdu plus de 100 dollars, soit plus des deux tiers de leur valeur, depuis leurs records de l'été dernier à plus de 147 dollars. La chute s'est accélérée au cours d'une semaine particulièrement noire : les prix sont passés pour la première fois jeudi depuis près de 4 ans sous la barre des 45 dollars à New York, un seuil enfoncé la veille par Londres. En une semaine, le pétrole a abandonné jusqu'à 11 dollars à Londres, 20% de sa valeur. Une pluie d'annonces a confirmé la gravité de la crise économique en Europe et aux Etats-Unis, ainsi qu'un ralentissement marqué de la croissance dans les pays émergents sur lesquels le marché comptait jusqu'alors pour compenser le déclin de la demande dans les pays industrialisés. L'ensemble présage d'une contraction quasi inéluctable de la demande pétrolière en 2008 et 2009. S'ajoutant à cela, le marché a été dépité par l'absence de réaction de l'Opep à la chute des prix, le cartel a maintenu inchangés ses quotas de production au Caire samedi dernier, et il semble mettre en doute la capacité du cartel à faire front uni et appliquer les baisses de production décidées. Et les chiffres de l'emploi américains, attendus à 13H30 GMT, pourraient être le déclencheur d'un nouvel effondrement.