C'est quand même étonnant que cet énième derby kabyle n'ait pas attiré la grande foule au stade de Boumerdès même s'il faut bien admettre que la retransmission du match à la télévision y était pour quelque chose. Mais une fois n'est pas coutume, les absents n'auront pas eu tort, car ce qui devait être une belle affiche aura finalement accouché d'un match tout juste moyen où le football de haute gamme n'était guère au rendez-vous. Face à une défense de fer de la JSM Béjaïa, où l'excellent gardien Belmellat et l'omniprésent Hebri ont brillé de mille feux, les Canaris sont passés carrément à côté de la plaque. Excès de confiance ou effet de décompression après leur fameuse demi-finale de coupe d'Afrique face au Nadi El Masry, allez-y comprendre quelque chose dans une telle déconfiture où les Canaris se sont mêlés les pinceaux pendant toute la partie pour se faire piéger finalement sur une grosse erreur de défense. On jouait la 49' de jeu lorsque Zafour donnait une balle en retrait à son gardien Gaouaoui qui dégageait précipitamment le cuir dans les pieds du remuant Bennacer tout heureux de mettre le ballon dans une cage béante. Ce but-gag ne fit que contrarier davantage les desseins d'une JSK déjà gagnée par beaucoup de nervosité et surtout de fébrilité après un véritable chapelet d'occasions de but incroyablement ratées en première période. Dès lors, la sérénité du “jumbo-jet” était visiblement ébranlée, et malgré le travail titanesque de Belkaïd et surtout de Amaouche, les Canaris ne purent jamais rétablir l'équilibre face à une formation béjaouie très solidaire même si les frères Dob réclamèrent, par deux fois, le penalty que l'arbitre, M. Bichari, très hésitant en la circonstance, refusa énergiquement. Benlaredj : “Ce n'est pas une surprise !” Dans les vestiaires béjaouis, c'était l'euphorie des grands jours pour cette grande première acquise face à la JSK, et le coach-adjoint, M. Benlaredj, estimait que “ce succès n'était guère une surprise car elle ne fait que confirmer l'excellent début de saison de la JSM Béjaïa”. “Face à une JSK très fébrile, nous avons su construire un succès très mérité qui viendra, à coup sûr, nous conforter pour la suite du parcours”, dira le technicien béjaoui. Chay : “La victoire était à notre portée” Avec sa sportivité exemplaire, Jean-Yves Chay, lui, s'est empressé de féliciter l'adversaire du jour pour sa victoire. “Béjaïa possède une équipe volontaire et bien organisée, ce qui confirme son excellent début de saison. Ceci dit, la JSK aurait pu prétendre aisément à la victoire si nous avions fait preuve de beaucoup plus de sang-froid à l'approche des buts. Je ne sais pas si les joueurs n'avaient pas encore récupéré de leur match de coupe d'Afrique ou peut-être qu'ils ont été victimes de l'effet de décompression, mais je regrette que nous ayons dominé complètement la partie et provoqué de nombreuses occasions de but pour être finalement très mal récompensés.” “C'est la loi du football. et je m'efforcerai durant ces trois jours de retaper le moral du groupe pour oublier ce revers et préparer tel qu'il se doit le match retard de ce lundi face au NAHD”, conclut le coach de la JSK, visiblement déçu par la défaite, mais nullement catastrophé en la circonstance. M. H. Hannachi et Tiab absents • Dure, dure la vie de président de club en Algérie. Et pour cause, les deux “boss” de la JSK et de la JSMB, Mohand-Cherif Hannachi et Boualem Tiab, étaient absents à cet énième derby kabyle. Hannachi, malade, est resté alité chez lui, alors que Tiab s'est rendu en France pour des examens médicaux. M. H.