Ce sont les clowns, aux costumes multicolores, qui donnent le ton à un après-midi pas comme les autres. Les yeux rivés sur l'impressionnant chapiteau aux couleurs chatoyantes, rouge et jaune, Aïcha, Omar et Houssem-Eddine sont aux anges ; une lueur jubilatoire se dessine sur leurs petits visages innocents. Les caravanes et les roulottes placées les unes à côté des autres entourent le chapiteau. Le paysage ressemble à celui des beaux livres pour enfants ou sorti d'un dessin animé. C'est la première fois que ces petits mettent les pieds dans un cirque, et on peut dire qu'ils ne sont pas les seuls. Le cirque, avec sa magie et ses couleurs, a été absent de l'Algérie depuis longtemps. Installé au Parc zoologique de Ben Aknoun en avril dernier, celui-ci ne cesse de drainer des groupes d'enfants accompagnés d'adultes prétextant l'accompagnement de leurs enfants, de leurs neveux ou la petite cousine ou encore des élèves pour réaliser un fantasme d'enfance : aller au cirque. L'émotion est perceptible sur les visages, dans les yeux qui brillent. Ces mômes sont venus admirer ces clowns qui nous faisaient rire chaque fin de semaine sur notre petit écran. L'éléphant, les chevaux, les petits caniches bien dressés… sont tous là. Les petites filles, émerveillées, rêvent aux belles dames élégamment vêtues qui accompagnent le magicien ou les acrobates qui pirouettent d'une corde à une autre. Pour l'heure, nos bambins, ticket en main, même si le coût est élevé pour les bourses moyennes (300, 500 et 800 DA), sont enchantés d'être accueillis par ces clowns, qui sèment la joie sur leur passage. Même si l'excitation bat son plein chez ces petites créatures frêles, elles arrivent, tant bien que mal, à rester sages, promesse faite aux parents ou à leur maîtresse d'école, parole de gosses. Filles et garçons s'engouffrent précipitamment sous le chapiteau. On n'oublie pas de se doter au passage d'un petit ravitaillement, les chips et le pop-corn font l'affaire. “C'est exactement comme à la télévision”, s'exclame la petite Nour. Cette jolie demoiselle de cinq ans à peine, accompagnée de sa maman, est venue voir les “chevaux nains” (les poneys) et le clown. On s'installe, chacun à sa place, des agents ont été recrutés spécialement pour ça. L'attente ne se fait pas très longue, mais l'impatience se fait vite sentir. L'animateur du cirque réplique aussitôt au milieu de la piste pour annoncer les numéros. Si les tout petits ont du mal à se concentrer sur les propos prononcés dans un français approximatif, leurs yeux restent fixés sur le décor, d'un style baroque, fait de velours et de bronze. L'éclairage, tantôt bleuté, tantôt rougeâtre, confère à l'espace une atmosphère chaleureuse. Les enfants sont tirés de leur rêverie aux premières notes de musique. Ce sont les clowns, aux costumes multicolores, qui donnent le ton à un après-midi pas comme les autres. Leurs gestes et leurs acrobaties sont gratifiés par des rires généreux, des rires francs, et l'espace d'un instant, tout est oublié : terrorisme, inondations, séisme… Charmés et charmants, les enfants se laissent guider par leur instinct de candeur. La magie se poursuit avec d'autres numéros, les danseuses, sublimes dans leurs tenues gitanes, font envier les fillettes : “Quand je serai grande, je serai danseuse moi aussi”, lâche une petite fillette. “C'est aïb et hram !” (honteux d'être danseuse chez nous), lui répond sa copine à côté. Comme quoi, il ne faut pas se faire d'illusions. Dans le même registre, des trapézistes exécuteront plusieurs tableaux, suivis d'une danseuse qui présentera une magnifique chorégraphie. Suspendue au plafond, elle s'adonnera à d'étourdissantes voltiges dans les airs, coupant le souffle des tout petits. Quand les dompteurs font leur entrée sur la piste, suivis de leurs animaux, les enfants bondissent de joie. Comme dans un rêve intime, le cheval blanc fait son apparition et s'adonne de toute sa grâce à une danse rythmée. Les corps colossaux des éléphants sont inimaginables ; les gosses ne quittent plus des yeux cette masse impressionnante et pourtant aux mouvements souples. “Tu as vu l'éléphant, tu as vu le monsieur suspendu dans le vide. C'est magnifique, c'est comme à la télé. Waouh.” Au bout de trois heures, les enfants sont sortis euphoriques. W. L. L'initiative Novo Nordisk Ce rendez-vous, unique en son genre, était celui que le laboratoire pharmaceutique Novo Nordisk a donné aux enfants atteints de diabète et hospitalisés au niveau des services pédiatriques des hôpitaux de Beni Messous, Parnet et Birtraria à l'occasion de la célébration de Journée internationale de l'enfant. Encadrés par une équipe médicale spécialisée, les enfants ont eu l'opportunité de connaître une vie d'enfants normaux. De son côté, Liberté a sponsorisé une initiative similaire en prenant en charge une cinquantaine de places pour les enfants de Bentalha qui ont eu droit à une après-midi récréative sous le chapiteau du cirque Il Floreligio. W. L.