Portrait n Algérien, Mohamed Boulsam, le clown d'Il Floreligio, est né à El-Oualdja Ouled Attia, à Collo. Ancien élève des Beaux-Arts, il est arrivé au cirque en tant qu'artiste peintre. C'est d'ailleurs lui qui a peint toutes les fresques du cirque : «Je me suis proposé pour faire le clown. J'ai donc passé un test et j'ai été retenu.» Mohamed avoue : «Lorsque je me suis rapproché du cirque, j'avais cette intention. Le monde du cirque m'a toujours fasciné depuis ma plus tendre enfance. Je veux faire carrière dans le cirque.» Il est sous le chapiteau depuis six mois à peine qu'il s'oriente vers une autre activité : dresseur de fauves. Il a une autre tâche au sein du cirque : c'est lui qui donne à manger aux tigres et aux lions. En un mois de spectacle, Mohamed a démontré sa vocation pour le métier de clown. «Le plus dur numéro du cirque», insiste Max Togni. Pour Mohamed, «il faut faire rire le public, avoir de la volonté. Le clown ne doit pas être complexé. Il est gentil, il a le contact facile et de bons rapports avec les gens. C'est inné chez lui de faire rire les gens.» Mohamed perçoit 1 000 DA par jour. Il est hébergé sur le site. Son souhait est de rejoindre une école du cirque pour se former. Il connaît beaucoup d'Algériens qui souhaitent en faire autant. Mohamed regrette une seule chose : ne pas, à la fin du spectacle, porter le drapeau algérien. Avant de nous quitter, il promet : «Un jour, je le porterai !» Le numéro de clown revient à plusieurs reprises, notamment pour faire patienter le public entre deux numéros. Mohamed anime son numéro avec un deuxième clown et parfois Steve, le présentateur du spectacle. Après cinq numéros, Mohamed et son coéquipier entrent en scène. Mohamed, en tenue multicolore et chapeau de bouffon, dirige le spectacle, car le numéro du clown est un spectacle à lui tout seul. Grands et petits en rient. Surtout avec le coup de la bouteille pour simuler des «prouts» (des gaz). A la fin du numéro, le public est arrosé d'eau pour se venger, le présentateur saisit un seau pour le jeter sur le clown qui l'esquive. Le contenu du seau devait arroser encore une fois le public, mais en fait il n'y avait que des chiffons. Le public se met à rire. L'autre numéro associe des jeunes spectateurs. Quatre enfants sont installés sur des chaises. Les clowns leur proposent un jeu. Pendant que Mohamed les fait tourner autour des chaises, son coéquipier retire les chaises une à une et à chaque fois l'enfant qui ne réussit pas à s'asseoir est exclu de la piste. Mohamed lui court après, l'enfant court vite pour échapper au clown. Un numéro que les enfants apprécient beaucoup, ainsi que les adultes d'ailleurs. Il faut savoir que dans le cirque, il existe deux sortes de clowns : le clown blanc, sérieux, le visage enfariné ; et puis l'Auguste, un clown qui fait rire. Il fait des farces, il a des vêtements trop grands, multicolores, déchirés et des chaussures trop grandes. Souvent un chapeau sur la tête, les lèvres rouges avec le contour des lèvres et les yeux blancs… avec un gros nez rouge. Mohamed est ce genre de clown, mais son accoutrement est légèrement différent.